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Black Book Éditions, le site de référence des jeux de rôle

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Forums > Jeux de rôle > JdR Black Book > Savage Worlds

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C'est pour cela que j'ai nuancé par "fameuse". Le mot en lui-même est désormais galvaudé, j'en conviens, mais le fond de ma pensée reste inchangé : une œuvre n'a pas vocation à être éducative et ne reflète pas nécessairement la pensée de l'auteur (comme tu le soulignes Julien Dutel - on est pas devant un manifeste politique). On lit un roman, regarde un film, parce que ça nous permet de nous évader, de nous émouvoir, de nous questionner. Une œuvre n'est pas un miroir absolu et je considère, peut-être à tord, que le travail de compréhension a normalement été fait en amont.

Mais dans l'absolu, ce que les gens identifient souvent comme de la bien-pensance parce qu'elle heurte leurs habitude n'est en réalité qu'une ouverture à se remettre en question.

J’emploie le mot "bien-pensance", faute de mots aussi signifiants, lorsqu'on s’interroge sur la nécessité d'annoter systématiquement tout texte, tout œuvre, afin de le faire coller à la pensée actuelle quitte à parfois en sacrifier sa substance (ou alourdir sa lecture). A partir du moment ou l'intention de l'auteur est présentée clairement, je trouve superflue d’annoter, page après page, toutes idées, tous concepts, qui pourraient heurter la sensibilité de chacun. A titre d'exemple, je lis actuellement L'Empire des steppes (sur Gengis-Khan) et je trouverais exagéré de retrouver en bas de chaque page "Il bat sa femme : ce n'est pas bien + explications", "il viole les femmes de ses adversaires, ce n'est pas bien + explications", "il mange de la viande, pensez à manger 5 fruits et légumes par jour" etc. Je ne suis pas partisan de l'hygiénisme surabondant.

C'est amusant ce renvoi à ce concept un peu fumeux et très brumeux quand il s'agit de de toucher à des empreintes sociales que l'on remet en question.

Ne vous méprenez pas, je combats le racisme quand je le rencontre, autant que faire se peut ; le sujet, et c'est pour ça que je me suis exprimé, était : faut-il annoter, modifier, voir censurer une œuvre de fiction qui ne correspond pas au courant de pensée actuel ? Quelle est la limite ? Car je suis inquiet de lire :


Je repproche aux traducteurs et BBE d'avoir fait preuve de grave négligence pour avoir laissé passer ce genre de propos.

Ma contribution, toute personnelle, est qu'une œuvre, quelle qu'elle soit, n'est pas éducative en soi et que toute tentative visant à "l'arrondir" afin de contenter tout le monde participe à l'aseptisation de ces mêmes œuvres. Il faut savoir distance garder.

On ne vous empêche pas de penser, on demande à prendre en compte votre prochain qui lui n'est pas virtuel.

Et pour cela, il est vraiment impératif d'annoter toutes les œuvres pour nous aider à appréhender le concept de respect et de vivre ensemble ? C'est vraiment le boulot des univers fictionnels ?

EDIT :

Quand la "bien pensance" devient un peu cet "Establishment" qu'utilisaient d'autres comme épouventail à tous et n'importe quoi.

(Et ce sous-entendu est très mal venu, si je ne sur-interprètes pas, car il y a comme un relent de Point Godwin - Et si ce n'est pas le cas, je m'en excuse d'avance !).

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une œuvre n'a pas vocation à être éducative et ne reflète pas nécessairement la pensée de l'auteur (comme tu le soulignes Julien Dutel - on est pas devant un manifeste politique). On lit un roman, regarde un film, parce que ça nous permet de nous évader, de nous émouvoir, de nous questionner. Une œuvre n'est pas un miroir et je considère, peut-être à tord, que le travail de compréhension a normalement été fait en amont.

Toute oeuvre est par essence politique et transmet par essence un point de vue. Même les plus anodines (j'avais vu par exemple une excellente analyse de retour vers le futur à cet égard, oeuvre véhiculant beaucoup d'idées réganiennes... ce qui ne m'empêche pas de l'apprécier comme un divertissement.)

J’emploie le mot "bien-pensance" faute de mots aussi signifiants lorsqu'il s'agit de d'annoter systématiquement tout texte, tout œuvre, afin de le faire coller à la pensé actuelle quitte à parfois en sacrifier sa substance (ou alourdir la lecture).

Sauf qu'il ne s'agit pas de coller à la "pensée actuelle". Après je ne sais pas si l'intention est si claire que ça, et je ne me prononce pas. Mais préciser une pensée et une intention ne peut être une mauvaise chose en soi.

A titre d'exemple, je lis actuellement L'Empire des steppes (sur Gengis-Khan) et je trouverais exagéré de retrouver en bas de chaque page "Il bat sa femme : ce n'est pas bien + plus explications", "il viole les femmes de ses adversaires, ce n'est pas bien + plus explication", "il mange de la viande, pensez à manger 5 fruits et légumes par jour" etc. Je ne suis pas partisan de l'hygiénisme surabondant.

Ce n'est pas la même chose, et les situations sont absolument incomparables. D'abord parce qu'il ne s'agit pas de décider si c'est bien ou pas. Ensuite parce qu'on ne peut pas vraiment comparer une mise en avant d'une situation poitique caricaturale et possiblement stigmatisante pour une population et un récit sur fond historique dont on sait parfaitement quoi penser desdites actions.

Ma contribution, tout personnelle, est qu'une œuvre, quelle qu'elle soit, n'est pas éducative en soi et que toute tentative visant à "l'arrondir" afin de contenter tout le monde participe à l'aseptisation de ces mêmes œuvres.

Les deux points sont faux. Une oeuvre, et encore plus une oeuvre que l'on va faire jouer (donc dans laquelle on va rendre les personnages actifs et partie prenante) est par essence "éducative" (à défaut d'un meilleur mot). Elle véhicule des idées et permet de les vivre. Intervient aussi le MJ et le groupe, mais quoiqu'on en dise, l'oeuvre est un véhicule de pensée, même si ce n'est pas son but premier.

Le second point que je réfute, c'est l'idée que l'on aseptise les oeuvres pour contenter tout le monde. D'abord parce qu'il ne s'agit pas de contenter tout le monde. Ensuite parce qu'il ne s'agit pas de ne jamais aborder de thématiques dures. Et enfin parce que l'important n'est pas ce que tu abordes mais comment.

Anoter n'est pas forcément alourdir. Dans le présent extrait, en partant du principe que la position intradiégétique n'est pas claire, une note de bas de page avec une simple phrase disant qu'il s'agit d'une vision caricatural d'un type qui ne vit pas dans le pays et qu'en fait c'est bien plus compliqué et nuancé que ça suffirait, sans alourdir. Parfois il est bon de préciser les choses. Penser qu'elle n'ont pas besoin d'être précisées, c'est oublier la diversité des vécus, et le fait que le JDR rassemble, ou veut rassembler, des profils multiples.

Et pour cela, il est vraiment impératif d'annoter toutes les œuvres pour nous aider à appréhender le concept de respect et de vivre ensemble ? C'est vraiment le boulot des univers fictionnels ?

Eilvor

Il peut être utile d'annoter parfois les passages qui peuvent poser un soucis de compréhension. Et oui, il est nécessaire que les auteurs réfléchissent un peu, justement, au monde dans lequel ils vivent et donc aux gens auxquels ils s'adressent afin de faire en sorte qu'aussi dur l'univers fictionnel soit-il, le texte lui ne puisse pas être vu comme le point de vue de l'auteur (à moins que ce soit son point de vue) mais le postulat de l'univers. Il n'y a rien de mal à se tromper. Il y a tout de mal à ne pas vouloir rectifier une erreur et clarifier un propos quand une problématique est pointée.

Et sur ce, je laisserai la parole à une auteure autrement plus en vue que moi. Qui intervient de manière très intelligente sur le sujet, pour le coup.

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  • Eilvor
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Julien Dutel


Les deux points sont faux.

Je n'aime pas vraiment ce genre d'assertions péremptoires (^^) et je brule d'envie de te réponde, mais au final, on a juste clairement des visions opposées concernant les impératifs auxquels doit répondre une œuvre (y compris de jdr) et je ne voudrais pas m'étendre et monopoliser le sujet ! C'était en tout cas intéressant de pouvoir échanger.

EDIT: Je répond dans mon message précédent, histoire de ne pas surcharger :
Je ne demande qu'à te croire. Étant moi-même créateur (pas écrivain)- et je parle professionnellement. C'est vraiment une question de point de vue (pour moi, la "création" est un acte d'exploration pur). Bref, je pense qu'on peut sincèrement transmettre sans frontalement "éduquer" et systématiquement annoter.

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Je n'aime pas vraiment ce genre d'assertions péremptoires (^^)

En fait le soucis c'est qu'il y a quand même eu pas mal de recherches sur le sujet. On ne parle pas de feeling, en fait. On parle de choses qu'on a étayé petit à petit, avec des gens qui ont bossé sur le sujet. Et honnêtement, plus je crée (et pas qu'en JDR), et plus je pense que dire le contraire c'est être loin, très loin, de la réalité de l'acte créateur même (qui est un acte de transmission).

EDIT :

(pour moi, la "création" est un acte d'exploration pur).

Eilvor

Je pense que je vais paraitre brutal, mais si je suis absolument persuadé que tu le penses sincèrement, je suis absolument convaincu que c'est en réalité faux. Toute oeuvre est teintée de ce qui constitue son créateur, et cela commence par le choix des thèmes explorés. Qu'il existe une part d'exploration, c'est indéniable. Mais tout ce que nous créons ne vient pas de nulle part : cela vient de nous, de nos biais (on en a tous, moi le premier) de nos convictions (et ce même si on écrit des choses qui vont en contradiction avec ces dernières), bref, de nous.

Quoique l'on veuille faire, nous véhiculons et transmettons des choses qui viennent de nous. Rien ne se crée ex nihilo. Rien ne vient de nulle part. Pas même le point de vue que l'on va explorer. Et ce point de vue s'intègre toujours dans un tissu social, un moment, un instant, un monde. Rien n'existe hors de tout. Ce qui n'empêche pas ensuite de réinterpréter les oeuvres, a posteriori. Mais tout est développé dans un contexte. Tout véhicule des idées. Et toute création est, que l'on le veuille ou non, inscrit dans le contexte qui nous entoure.

Mais j'entends parfaitement le désir de ne pas s'inscrire dans cette idée.

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  • bougna
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Julien Dutel

Donc les auteurs d'interface zero, puis les traducteurs et editeurs francais ont voulu transmettre quoi, par ces qq lignes?

et je met bien l'accent sur "voulu", car si il n'y a pas volonté....

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  • Julien Dutel
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bougna

Donc les auteurs d'interface zero, puis les traducteurs et editeurs francais ont voulu transmettre quoi, par ces qq lignes?

et je met bien l'accent sur "voulu", car si il n'y a pas volonté....

bougna

Premièrement : ce ne sont pas les éditeurs et les traducteurs qui écrivent le texte. Au mieux peuvent-ils décider d'anoter certains passages semblant flous pour les préciser. (et encore, comme je le disais plus haut, ça dépend de leur marge de manoeuvre avec l'éditeur original et l'auteur original)

Ca fait environ 12 fois que je place le discours un peu au dessus du passage incriminé en reprécisant que, sans une lecture attentive et une discussion avec les intéressés, c'est absolument impossible de le savoir (tout comme il m'est impossible en l'état de dire s'il faudrait plus ou pas).

Je pense que j'ai assez répété cela et assez remis le discours à un niveau plus large pour répondre à un propos plus large (qui parle de la bien pensance en général, de la censure, etc) pour qu'il soit clair que je ne répondrai pas à cette question vu que là je n'en sais rien.

On peut cependant constater qu'au moins quelques personnes ont lu en ce passage une vision des auteurs très emprunte des idéaux de l'extrême droite, voire de l'ultra droite (en posant une société fracturée entre des milices ultras et identitaires vs des gangs musulmans, résultant d'une crise de l'identité nationale). Et que le manque de nuance ou de contrepoint les fait pencher vers l'idée que les auteurs mettent en avant cette thèse (qui est aussi le storytelling de l'ultra droite) et donc y croient. Peut-être parce qu'il y a un côté trop absolu, peu-être pour une autre raison.

Et pour résumer mon propos sur cette question, je me permets de me citer, vu qu'apparemment ce n'était pas clair :

Je suis bien incapable de juger; cependant, si c'est le cas présentement, parce que je n'ai pas l'intention des auteurs en vue.

Julien Dutel

Après, comme je le dis au dessus, peut-être que là il a semblé à l'équipe en charge que le discours était assez clairement identifié comme intradiégétique pour qu'il n'ait pas besoin qu'on y réfléchisse plus que cela.

Julien Dutel

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Faudra que je relise, mais l'auteur n'a-t-il pas créé une zone de conflit (pour créer du jeu). Quand on repense au traitement médiatique des emeutes de banlieu d'il y a 15 ans... et il y a forcément un filtre américain (ils ont leur propre histoire sur ces thèmes : je pense aux conflits entre populations noires et blanches)

pour moi la question à se poser c'est: est-ce une zone dans laquelle c'est intéressant de jouer, et ai-je envie d'y faire jouer mes joueurs ? (Et pour rappel, c'est le FN qui est au pouvoir je crois)

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Ben oui je ne vois pas à quel moment j'ai parlé d'interdire la critique, encore heureux, ayant moi-même été critique.

Je ne parle pas là de critique de la part de personnes exerçant l'activité de "critique". Mais bien de véritables critiques de fond. Si je ne suis pas d'accord avec la forme de la critique de David qui impute un devoir, si ce n'est de suppression, au moins de modification, à l'éditeur et aux traducteurs... je suis d'accord avec l'idée qu'il faut absolument de poser la question du fond derrière le passage incriminé. =

David Le Fol regrette que "BBE ait laissé passer ce genre de propos". Il regrette donc que le passage incriminé n'ait pas été purement et simplement supprimé à la traduction, autant dire censuré. C'est là que je dis "danger".

Florent

Danger de ? Après tout, on écrit déjà chacun avec nos sensibilités politiques et morales. Les univers ne sont pas des absolus qui existent par et pour eux mêmes (c'est faux de le penser. Facile, dédouanant, mais faux, aussi faux que l'idée qu'une oeuvre existe indépendamment de son artiste alors qu'elle est l'expression même de ce qu'il est et porte... bref). Ce sont des constructs intellectuels qui véhiculent aussi des choses politiques et tout dépend de la manière dont les choses sont dépeintes, avec quel recul, etc. Un univers peut être sexiste sans que le jeu soit sexiste. Un univers peut être raciste sans que le jeux soit raciste. Tout dépend de là où le point de vue est placé, et de là où le jeu place les joueurs ensuite.

A partir du moment où toute oeuvre est politique (au sens large, pas au sens des partis), et sachant que nous vivons dans un état où l'on accepte que certains propos sont inacceptables (il existe des lois qui restreignent la liberté d'expression en France), on peut aussi accepter que parfois certains propos dans une oeuvre ne le soient pas.

Je suis bien incapable de juger; cependant, si c'est le cas présentement, parce que je n'ai pas l'intention des auteurs en vue.

Julien Dutel

Et donc je ne comprends toujours pas où tu veux en venir. Tu sembles d'accord pour dire que le traducteur et diffuseur d'une oeuvre n'a aucun droit de sucrer tel passage d'un auteur, selon sa propre sensibilité.

Et ça fait 4 pages qu'on critique ce passage, sur le forum de l'éditeur du livre concerné, sans que le sujet n'ait été verrouillé ou aucun post effacé.

Donc les auteurs d'interface zero, puis les traducteurs et editeurs francais ont voulu transmettre quoi, par ces qq lignes?

et je met bien l'accent sur "voulu", car si il n'y a pas volonté....

bougna

Je pense qu'ils ont voulu faire de l'anticipation, en se basant sur une situation actuelle. Comme les Japonais contrôlaient le monde et étaient tous des Yakuzas dans le cyberpunk des années 80.

Ceci étant dit, j'ai lu ici et là qu'il est question dans ce passage d'une prise de pouvoir par des islamistes, alors que l'auteur parle uniquement de "maghrébins et de leur mode de vie", ce qui me fait dire que même les Français font des amalgames content

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Tout regroupé dans le mm post.

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Et sinon, que vaut le reste de l'univers ? Est-ce sympa ?

Peut-on utiliser les règles IZ sans trop de boulot dans l'univers de shadowrun ?

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  • bougna
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Juste pour clarifier quelques trucs :

  • Interface Zéro 2.0 (IZ2.0) en version française est un projet Icare, mis en oeuvre alors que l'éditeur allait mal financièrement. Au point qu'il a dû fermer ses portes avant de livrer le projet et sans pouvoir rembourser.
  • Black Book Editions, éditeur français de Savage Worlds, le moteur des règles utilisées dans IZ2.0 a pris sur lui de publier à son compte le projet. La traduction était faite, il pensait qu'elle était relue et a donc maquetté le livre. Restait la production. Mais i ls'est avéré que les condtiions dans lesquelles a été mené le projet ne devaient pas être optimales, car un travail d'errata important a dû être effectué alors même que le produit était maquetté et fourni aux souscripteurs. Grâce aux remontées des plus motivés de ces derniers, nous avons pu corriger les plus gros problèmes perçus à l'époque, à savoir les soucis de glossaire, de sens, et autres bugs de traduction gênant la jouabilité.
  • Ce n'est pas pour rien qu'on a parlé de sauvetage.

Concernant le passage :

Tout le livre, ou a minima tout ce qui concerne le background est écrit de manière intradiégétique : ces chapitres sont supposés être des posts sur des pages du réseau, par des personnages du monde. Il s'avère qu'ils sont parfois représentatifs du courant de pensée officiel ou dominant d'un lieu. L'auteur du jeu utilise cela pour mettre en avant une ambiance dans un lieu donné, et souvent il ajoute des commentaires d'autres personnages pour appuyer le fait que le text ede base est biaisé, un point de vue, souvent "pas top". C'est supposé servir le propos dystopique, sombre et adulte de cet univers, en gardant une distance par rapport aux idées, et donner les outils au MJ aussi pour "régler son ambiance" en fonction de ses goûts, sans avoir l'impression de trop diverger du "canon", puis le "canon" n'existe pas vraiment, il n'est décrit qu'à travers le point de vue de personnages eux-mêmes clairement pas forcément fiables.

La France, clairement, est un parent pauvre dans ce background, en termes de signage, et de qualité d'écriture. Le passage est tellement court qu'il n'a pas droit aux commentaires qu'ont la plupart des autres lieux. Le passage n'est pas clair non plus dans sa distinction entre le pays et sa capitale (c'est pire dans la vo où la troisième phrase parle de city et pas de pays). C'est là que peut-être en corrigeant, le traducteur a amplifié une situation qui semble locale.

Le pays est instable (c'est expliqué à un autre endroit, bien plus tôt dans le livre, que le pays vient d'être putshé par des "extrémistes" appelés le parti des pirates et que leur cheffe, une psionique, a démantlelé l'armée et semble cul et chemise avec une grosse corpo de "sécurité"), mais c'est à Paris qu'a lieu une sorte de "guerre de gang" version incontrôlée entre des "nationalistes armés" et des "gangs maghrébins". Pour un Américain (son imaginaire), on est dans une transposition d'une guerre de rue entre le KKK et les Black Panthers, rien de choquant (à part la vraisemblance, là, les goûts et les couleurs). Pour nous, ça semble plus touchy, SI on met de côté le fait que ce qui est présenté l'est d'un point de vue biaisé du narrateur.

Maintenant, ce serait plus simple si l'auteur n'avait pas pioché de manière gourmande dans les clichés de Fox News pour faire sa caricature. Il y a tous les mots clefs, même le "racaille" d'un ancien président (même si en fait le texte ne dit pas qu'elle s'adresse à un seul camp par ce nom, a priori c'est les deux, surtout qu'un de ses premiers actes de présidente est de passer une loi anti-haine, certes plus probablement pour protéger les psioniques comme elle). D'expérience, je dirais que le passage est une version tronquée d'un texte plus gros, soit "recyclé" d'un supplément de l'édition précédente (car pour les anglophones, c'est une deuxième édition, et part donc d'une évolution de background depuis le début de la première édition), soit d'un texte plus gros écrit pour ce livre, mais qui a dû être coupé pour respecter des contraintes de signage. Et on peut clairement discuter de la qualité résultante, comparé à d'autres passages du livre.

Sur l'intention

Je ne connais personnellement l'auteur, mais de ce que je lis globalement du livre, et à la lumière de ce que j'ai écrit plus haut, pour moi l'intention est claire, et ce n'est pas de porter des propos racistes. C'est de présenter un univers cyberpunk de manière crue, avec ce que ça a de sujets durs, de personnes "sales", de discours biaisés, haineux, ophobes, sans les cautionner, mais peut-être montrer dans quelle mesure leur expression et la force de ces opinions participent du côté pas ragoutant de ce monde. A noter que les USA sont les premiers à prendre bien cher, car ils sont démantelés, et un des pays résultants n'est ni plus ni moins qu'une théocratie intégriste.

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Et sinon, que vaut le reste de l'univers ? Est-ce sympa ?

Peut-on utiliser les règles IZ sans trop de boulot dans l'univers de shadowrun ?

Sammy

L'univers est sympa, c'est un gros melting-pot qui se sert dans les classiques du genre.

Pour Shadowrun, y a je pense pas trop de problèmes :

  • y a pas de magie, mais des psioniques, globalement perçus comme les mutants dans les x-men. Leurs pouvoirs ne sont pas flashy (pas de boule de feu), mais peuvent être bourrins.
  • il n'y a pas de métahumains, mais il ya des hybrides (du génome animal dans ton génome) facilement exploitables (ou dont s'inpirer) pour faire les différents métatypes.
  • Il y a du cyber
  • Il y a un réseau avec RA et RV et des pirates etc.
  • Y a pas de métacréatures, mais je pense qu'il y a un truc à creuser du côté des bio-horreurs.
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  • Hamilcar-35359
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Sammy

Pour convertir interface zero en shadowrun, je trouve qu'il y a pas mal de boulot. http://savage.torgan.net/les-adaptations-d-univers-en-français , tu peux trouver ici un hack savage worlds de sr4. Apres mettre des touches de couleurs de shadowrun, ca devrait etre plus facile?

Sinon pour shadowrun, tu peux aussi utiliser anarchy, Chroniques oubliees contemporain(tout est fait et bien fait), et en ce moment tu as https://www.gameontabletop.com/cf320/shadowrun-6e-edition.html, le lancement de la v6.

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Pour convertir interface zero en shadowrun, je trouve qu'il y a pas mal de boulot. http://savage.torgan.net/les-adaptations-d-univers-en-français , tu peux trouver ici un hack savage worlds de sr4. Apres mettre des touches de couleurs de shadowrun, ca devrait etre plus facile?

Sinon pour shadowrun, tu peux aussi utiliser anarchy, Chroniques oubliees contemporain(tout est fait et bien fait), et en ce moment tu as https://www.gameontabletop.com/cf320/shadowrun-6e-edition.html, le lancement de la v6.

bougna

Tout depend de ce que tu attends de ta conversion :

Si tu veux des races en plus de l'humain avec des capacités surnaturelles, de la matrice et du cyber : y a rien a faire; IZ 2.0 te fournit tout, de base (sauf le technomancien), et tu n'as qu'a reprendre les scenarios de SR en "changeant le vernis" (l'ork devient hybride feroce, le troll devient hybride puissant, l'elfe devient hybride rapide/furtif, le nain je ne sais pas trop mais surement hybride feroce egalement)

Apres si tu veux specifiquement des nains, orks, troll et elfe avec des mages qui peuvent controler des esprits et faire de projection astrale, c'est sur que c'est plus compliqué

Pour ce qui est de l'adaptation SW de SR4, je la trouvais tres bien jusqu'a ce que je decouvre IZ2.0 que je trouve bien meilleure

Le tout est de savoir a quel point tu veux que ca ressemble a Shadowrun

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Par contre, on HS à mort là malade

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  • bougna
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Ghislain

Oui mais bcp plus sympathique que le sujet de départ....

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Ghislain

Merci pour les info sur le fond, le contenu, et sur la manière dont le travail a été fait.

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Aucune des grandes oeuvres littéraires qui ont marqué l'humanité, et accessoirement inspiré les meilleurs univers de jeux de rôles, ne pourrait passer au crible du politiquement correct de la petite bourgeoisie occidentale contemporaine.

La création française est malheureusement particulièrement marquée par cette bien-pensance paresseuse qui interdit de se coltiner au réel ; raison pour laquelle elle ne produit plus rien de bon (je ne parle pas du jeu de rôles en particulier, mais de la création artistique en général).

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Je commencerai par une citation :
“On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. Ainsi la Bible, quel chef-d'œuvre !”
Henri Jeanson

Un jeu de rôle est une oeuvre fictionnel et ne déroge donc pas à cette "règle". Que pour certain, les textes soit "raciste" parce que il "pose" une ambience futuriste et extrapole une réalité fantasmé aujourd'hui, demain, ça ne me pose pas de soucis dans une oeuvre de fiction.

Que certain contenu dans les JDR soit clairement inspiré des thèses complotisme non plus par exemple, Conspiration, Conspiraty X, L'Appel de Cthulhu, Nephilim et d'autres.

Il faut faire la différence entre une fiction et la réalité. D'une part, l'arrivé d'un monde tel que IZ2 est fortement improbable, d'autre part, l'auteur ou les auteurs ont le droit de mettre dans leur oeuvre ce qu'ils pensent être intéressant pour le lecteur et dans le cadre d'un JDR comme graine de scénario. Une guerre des gangs en France avec des négociations entre différente factions très différentes et de cultures et coutume opposé peu avoir un vrai intérêt ludique.

Le passé colonial de la France, explique en grande partie que celle-ci est multi-culturel. Ne pas l'évoqué serait malhonnête, l'initiateur de ce poste aurait peut être pointé le "manque de dispora magrébine" dans le background français et aurait aussi trouvé ça "raciste" parce que l'on invisibilise une minorité visible ?

Pour ma part, je pense qu'il ne faut pas tous mélanger, une oeuvre de fiction n'est pas un essais sociologique ou politique, ni une publication scientifique ou un thése ethnologique. Le champs est du registre de la fiction et l'on a le droit, dans ce champs, de laisser libre recours aux inspirations divers et variés possible. C'est cette liberté qui motive les auteurs de fiction à écrire et les lecteurs et joueurs de JDR à les lires et les faire jouer.

En tant que meneur de jeu, je pense que tu as la liberté d'adapté ce jeu à tes propres exigence sans réellement en trahir le contenus. Tu peux considéré que le conflit n'est pas si raciliste que ça et qu'il est plus question de territoires que de racisme. Tu peux aussi grossir le trait si ça te chante.

Enfin, un joueur d'origine quelconque, devraient logiquement faire fonctionné son esprit pour faire la différence entre les propos d'un jeu de rôle et la réalité. Dans le cas contraire, il ne vaut mieux pas pour lui, qu'il joue.

Pour finir, d'un point de vu personnel, je cite :

[...]

Imaginez la scène :

Vous êtes tranquillement installés dans votre club et vous avez prévu de faire une partie Savage Interface qui se passe à Paris en 2090. Un nouveau joueur, Ahmed d'origine marocaine se pointe. Quel MJ va lui expliquer que dans ce jeu il y a une guerre entre la culture européenne soutenue par les blancs et la culture arabe soutenue par les Maghrébins? Est-ce que le MJ va rajouter un "t'inquiète pas c'est un jeu".
[...]

C'est une attitude qui part du principe qu'une personne, en fonction de ces origines, risque de se comporté de tel ou tel façon.

Hors, un préjugé définis sur la seule origine ethnique d'une personne, devine ce que c'est comme attitude ?

C'est du racisme primaire...

Je te laisse méditer tous ça.