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Black Book Éditions, le site de référence des jeux de rôle

L'Auberge des Affamés 55

Forums > Gnomes & liches

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Dans le cadre de "l'Auberge des Affamés",
Rilax est carrément ravi de vous proposer :

Les Mémoires de l'âme Nézi

Une nouvelle déjantée d'Heroic fantasy

1-Introduction : Le témoin impavide

2-Le temps des escadrilles

3-De l'incongru : De la farce à la force

4-Les muets ne pratiquent pas la langue de bois

5-Deux demis ne font qu'un

6-La guerre, le doute et l'injustice

7-De l'intrigue peuchère ! - Un aveu sans prix

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Mode d'emploi :
Commencer par "-Ayé, c'est parti !-"
Lire 3000 mots
Terminer par "-Ayé, c'est fini !-"

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-Ayé, c'est parti !-

Rilax, Les Mémoires de l'âme Nézi, 1-Introduction : Le témoin impavide

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Je suis parfaitement insignifiant, c’est vrai. Mais si comme moi, vous êtes d’un tempérament contemplatif, c’est bien pratique : De l'Auberge des Affamés, je connais mal le sous-sol et sa terre battue, mais je peux vous dire que depuis là où on me laisse, j’ai pu en voir de belles dans la salle commune, derrière le bar, et bien sûr dans les chambres !

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La semaine s'ouvre sur le retour au labeur et son regret du dimanche. Bois-Le Haut et GrandBois boudent alors un peu l'auberge. Si l’on doit parler de ces deux localités voisines, dépeindre leurs relations est simple : Elles ne peuvent pas se voir en peinture. Le poids de la défiance et des médisances les sépare plus aisément que la courte distance à parcourir jusqu’au vénérable établissement, tandis que celui-ci s'érige en lieu commun de leurs faux-semblants. Pourtant, il y a un point en accord : Le lundi, c'est au lit.

Le mardi, GrandBois vient. Ceux d’en face évitent ce jour, ils ne seraient pas bienvenus. Et le mercredi, c’est Bois-le-Haut. De ce côté-là, ils feraient mieux d’entretenir le chemin d’accès à la taverne, il est trop boueux. Bref, cette alternance bien-pensante est tacitement, mais scrupuleusement, respectée de part et d'autre.

Et on a le jeudi : On est jeudi. J’aime bien. On arrive des deux côtés ce jour-là, et on échange les nouvelles du cru. L’ambiance se veut à dépasser les clivages. C’est aussi le jour où les plus originaux viennent se rincer le gosier.

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Puis l'auberge semble s'ouvrir au monde jusqu'au samedi soir, quand les voyageurs sont plus nombreux, et moins discrets qu'en début de semaine : C'est l'ode au commerce intertroupauménal.

En effet, le réseau commercial des trous paumés de la région est sans grande ambition mais dispose d'un maillage serré comme un corset et efficace comme une pinte de vieille prune. L'une des épingles sur sa carte pointe naturellement l'Auberge des Affamés.

De fait, en ces jours de fin de semaine, GrandBois et Bois-le-Haut viennent alors à l'auberge s'enquérir des affaires du monde. Et s'il faut donner le change sur l'entente locale, on s'offusquera en concert d'un royaume qui s'en irait de guingois, la haute politique étant toujours un sujet fédérateur, surtout les premières secondes.

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Pourtant, tant ici que dans les environs, on a connu pire, et croyez-moi vous ne voulez pas savoir. Si ?

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Rilax, Les Mémoires de l'âme Nézi, 2-Le temps des escadrilles

Il y a une grosse poignée de générations de cela, notre jeune province était située légèrement à l'ouest de la civilisation. Il y eut d'abord une période anormalement sereine que les pionniers ont mise à profit pour donner forme à la contrée et, incidemment, à l'auberge. Puis ce calme provocateur sembla devoir perdurer un peu et favorisa un certain développement.

Enfin, presque soudainement, la course du monde reprit du poil de la bête, avec un indice coté triple-6 par les agences de notation : Et là, pour ce qui était de connaître une paix royale, on peut dire que le coin a joui d'un gros flouté. Des constats en plus en plus alarmants s'imposaient : Les marchands marchaient, les brigands brigandaient, les monstres erraient, les barbares bersekaient, les Trolls trollaient, les morts-vivants mort-vivaient. Le dragon draguait ? Surement pas ; et les pacificateurs : Fallait pacifier, évidemment.

On ne savait jamais trop qui allait désosser qui. Mais ce n'est pas un hasard si les marchands ont gagné à la fin.

J'étais là, c'était déjà après "l'accident", et si je ne sortais jamais de l'auberge, j'écoutais inlassablement. On crawlait en pleine mélasse mais il était bien là, le bon vieux temps !

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Un peu plus loin, à l'avant... à l'aventure ! Et avec ses héros les plus déterminés ! Oui, parce qu'aux confins de la province se trouvait un énigmatique donjon qui ne revendiquait rien mais stromboscopait une étrange lumière noire. Et comme pour couronner le tout, l'édifice était surplombé d'une boule argentée semblant incarner toutes les facettes du mal. On raconte d'ailleurs que maintes promotions de danseurs de guerre à paillettes y auraient disparu. Exagération ?

Cette tour délicieusement crainte sous le nom de "Phare Ouest" a symbolisé une région et son époque jusqu'au fatidique glissement de terrain. Mais en attendant, elle aura attiré les aventuriers comme des mouches et ils y seront tombés pareillement : Je m'en souviens bien car ces éphémères transitaient souvent à l'auberge, bourse débridée, sourire au rêve, en mode aller simple.

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Tout est rentré progressivement dans l'ordre avec le départ des pacificateurs et l'arrivée des grandes compagnies de fossoyeurs. Ces dernières sont venues récupérer tout ce qui pouvait l'être sur les monceaux de cadavres plus ou moins défraîchis qui partout jonchaient la région, et elles s'y sont tellement tuées à la tâche qu'il a fallu faire appel à une deuxième vague pour nettoyer ce que la première avait d'elle-même généré.

Depuis, il ne reste quasiment plus que les marchands, moins redoutables mais convertis à la loi du plus riche plutôt qu'à celle du plus bourrin. Ce qui s'est fait plutôt en douceur vu qu'il s'agissait strictement des mêmes : L'aristocratie naissance y a beaucoup gagné en respectabilité, et c'est là toute la magie du mercantilisme.

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Pour ma part, quand il s’agit de verser, je suis un spécialiste, mais pas dans la violence. Encore que de m’avoir négligé, un client noctambule qui partait à la cloche de bois s’est retrouvé avec un sabot discret comme la chute d’escalier qui suivit.

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Et donc l’ambiance à l'auberge n’a pas toujours été si propre : Elle a connu les années de plomb, voire d’acier...

En ces moments anciens un peu tendus, des lames belliqueuses ont naturellement fourbi ici leurs lots d’étincelles ; Le sang des mauvais perdants a poissé le sol –c’est très pénible à ravoir- ; Les poivrots ont meuglé leur déchéance sans pouvoir couvrir le raffut des bagarres : Je parle de celles où les escadrilles de ratiches volent en rangs tellement serrés que les hirondelles en prennent ombrage.

Des ratatouilles de taverne démentielles pouvaient démarrer pour un rien et sur les chapeaux de roues. Illustration.

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►Ceci est un document d'époque :

¶ Concerto grosso pour phalanges embagousées : Prélude ¶

=Levé de rideau=

Trul le serveur : Salut Half, ça va ?

Halfoin le fada : Ah putain, m’en parle pas ! Y’a l’régisseur qui m’a encore martelé les burnes toute la sainte journée. Mets-moi une bière et une choucroute vorpale.

Trul : La vorpale, c’est de la « plus-zéro » aujourd’hui.

Halfoin : plus-zéro !?? Et ta bière, c’est d’la pisse ?

=Tombé de rideau=

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Et ouiii, on arrête là. Après, c’est devenu grossier. Et les escadrilles n’ont pas tardé à décoller.

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Rilax, Les Mémoires de l'âme Nézi, 3-De l'incongru : De la farce à la force

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Revenons à aujourd’hui. Ils sont là. Eux, ce sont mes clients préférés :

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Elle, la demi-orque ; lui, le demi-elfe. *Et leur enfant*.

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Un enfant qui ressemble à un humain. Ceci dit… c’est un peu normal : L’ascendance humaine y est partagée et majoritaire. Mais comme on le verra d'ici peu, il est trop tôt pour en être certain.

Si une fois adulte il en venait à garder cet aspect parfaitement humain, espérons qu'il ne joue pas au séducteur à la sauvette. De par le poids de ses origines, il pourrait engendrer des malentendus un tantinet croquignolesques...

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Quant aux parents… Les voir côte à côte imprime la marque de l’unité au naturel, ce qui, au vu de leur dissonance raciale relève de l’inénarrable provocation. L’estocade faite aux aspirations policées des huiles du dimanche.

Elle, la demi-orque, je l’ai connue jeune. Elle est née ici : Sa mère arriva à Bois-le-Haut, engrossée, et travailla à l'auberge. Dans nos contrées, les mères célibataires sont malheureusement trop nombreuses pour qu’on en jase, mais leurs vies ne sont pas simples pour autant. Et celle-ci a de plus vécu dans le déni : Tout le monde a longtemps cru que sa fille était une simple Humaine. Même la principale intéressée !

Bébé, puis enfant, ses origines orques sont restées cachées, mais à la puberté : L'hérédité paternelle a frappé !

Alors avec cette mauvaise blague, pour ce qui était de passer l'adolescence dans la sérénité... Autant faire passer le mur du son à un cube gélatineux ! -Non ! N'essayez surtout pas, malheureux !-

Trahie sur ses origines, dès lors ignorée par une partie du village, petite -trop à son goût-, finalement ni belle ni laide, juste différente, cette boule d’énergie pure en développa un premier talent : Celui du verbe, et notamment de la joute verbale.

Puis vint son salut… l’alibi social dont elle avait besoin : Je veux saluer ici le groupe d’aventuriers qui passa deux fois à l’auberge. A l’aller, ces fiers-à-bras firent un arrêt de quelques jours.

Notre adolescente s’attacha –s’accrocha- au ménestrel. « Désolé petite, tu ne pourras pas nous suivre. Allez, tiens, je te montre comment on plaque un accord. A toi. » : Un deuxième don ?

Tous étonnés.

Compliments ; c’est si rare. Encouragements ; tout autant ! Puis, pour les héros : le départ en fanfare.

...

Mais quand ce qui restait du groupe repassa, ça puait la défaite et la charogne. Un prêtre, qui avait dû conchier jusqu'à son livre de prières, sembla hésiter puis donna l’instrument à la jeune femme. Le lendemain ils étaient partis.

En une paire d'années, elle ne serait plus la bâtarde du village, mais l’artiste, c'est-à-dire l’originale. Enfin, vous savez bien ? On n’est pas obligé de les aimer, mais il en faut bien un ou deux des comme ça, sinon il manque quelqu’un dans le décor ! La place était gagnée.

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Ce qui ne n’était pas gagné par contre, c’était l’amour et la famille.

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Rilax, Les Mémoires de l'âme Nézi, 4-Les muets ne pratiquent pas la langue de bois

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Quand je pense qu’elle m’a utilisé comme déambulateur pour faire ses premiers pas… Enfin, l'improbable n'en peut être que plus beau.

Allez ! Ça mérite bien un extra ! J'improvise une petite prose incantatoire, et après je vous fais le coup du saut de l’ange ; Je me jette ; Je vous raconte tout de vive voix !


Ah ! Je ne suis pas d’un naturel bavard,

Ni du genre à mener la danse…

Mais cette histoire un peu extraordinaire,

J’aimerais la clamer haut ! Et clair !

Sauf que nous y voilà, c’est déjà trop tard :

L’émotion est là ; elle me scie l’anse.


Donc si j'en crois ma propre conclusion, je reste coi finalement. C'est terriblement frustrant ! Chaque fois que j'essaie d'articuler : Rien, pas un son. Quand même, s'il y a bien une histoire qui ne me laisse pas de bois, c'est celle-là.

Je m'agace, j'ai l'impression de commencer à tourner en rond, et cela me ressemblerait un peu, mais il faut pourtant bien que je me décide à vous la conter ! Bon, j'avise :

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Toi et moi, nous nous comprenons ; ça suffira.

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Rilax, Les Mémoires de l'âme Nézi, 5-Deux demis ne font qu'un

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Lui, le demi-elfe, est plutôt grand et athlétique. Je dis "demi-elfe", mais évidemment, c'est une question de point de vue : Là-bas, les plus narquois l'appelaient le semi-humain, d'autres se contentaient de le penser trop fort et les immortels les plus bienveillants suintaient une pitié polie qui ne s'avoue pas. Alors, face à la damnation ethnique, une réponse : Le diable vauvert. Au moins, on y gagne en équité ce qu'on y perd en sécurité. Et pour ce faire, un métier simple, propice au voyage et au clouage de bec s'imposait. Facile.

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Reprenons. Un peu plus âgé qu'elle, mais à peine. Un guerrier, donc. Je veux dire, à l’époque, ce n’était pas vraiment un aventurier ; plutôt un soldat trop démobilisé pour ne pas s'immobiliser.

L'auberge, de par sa position en hauteur, a parfois servi de trône aux désœuvrés. Il aurait pu en être.

Il s’y est installé pour quelques temps, et serait peut-être reparti s’il n’y avait eu à l’époque cette étrange alchimie dans la salle principale dont elle était l’une des clés. Il sembla vite l’écouter avec sympathie puis intérêt, sans prétendre être de taille à jouter : Volontiers taiseux, il se devinait sans doute aussi moins éveillé. Mais lorsqu’elle tentait de faire passer quelque argutie fallacieuse sous couvert d’une trop opportune conviction, il était tout aussi capable de briser net cet élan : D’un argument concis, massif et frappé au coin du bon sens -sourire en coin- !

Et donc, il n’est pas reparti. Est-ce à dire qu’il y est resté ?

C’est juste « ainsi ». Des fois on se trouve ; C’est pas pratique ; C’est pas prévu comme ça : Tant pis. Car tout d’un coup, ça urge d’assumer.

Evidemment, je pourrais jeter un voile pudique sur leurs premiers temps : Mais ce serait estropier une histoire en marche. Et on ne va pas commencer à se mentir maintenant, non ?

Je vous la sers donc comme suit :


—Recette primeur—

Tranche de vie

Pour deux personnes

Prenez des mots composés et des expressions.

Séparez en mots simples ou amalgamez selon les cas :

Laissez-les reposer pour qu’ils reprennent tout leur sens.

Soupesez ; Sentez ; Prenez les meilleurs.

* pêle-mêle * chaud devant * à cœur vaillant * orgue-asthme * jean-foutre *

* fruit de la passion * cul-de-sac * baise-en-ville * tête-à-queue * pomme d’amour *

Faites tantôt frémir, tantôt rissoler, à l’abri des regards pendant plusieurs saisons.

Sublimez les ressentis au chinois ;

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Garder l’écume comme un souvenir de printemps.

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Rilax, Les Mémoires de l'âme Nézi, 6-La guerre, Le doute et l'injustice

Quand l'action vous méprise, la psychologie peut devenir un passe-temps. J'y ai pris goût mais cela reste un attrait solitaire. Mon propriétaire, par exemple, parlerait plutôt de « grosse foutaise ». Ceci dit, il est plus borné qu’un manche à balai quand il veut, et croyez-moi, j’en connais.

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Ils ont saccagé leurs solitudes à grands coups de bonheur : Et ensuite, qu’ont-ils eu à chercher l’aventure ?

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Elle avec sa mandoline, sa rapière, et sa gouaille à faire résonner les Montagnes de l’Aube ; Lui avec son armure, son fatras aiguisé, et son poing-dans-ta-gueule-si-ça-pose-le-débat.

Partir sur un non-dit et se faire happer par un retour aux origines sans mot dire ?

Éclaireurs éberlués dans une guerre sainte déclenchée par un druide Sylvain moitié prédicateur-fou, moitié monarque-vénal : Il fallait retrouver le Rameau d'or, une soi-disant arme culturelle de destruction massive cachée par les Orques du nord, *preuve à l'appui*. (¹)

Si l'on voit bien là que le quant-à-soi quasi centenaire de ces orques n'aurait été finalement que fourberie, rappelons-nous quand même que notre ami protecteur de la nature avait les dents plus longues et pointues que les oreilles ! -Mais heureusement, il n'y a pas de parquet en forêt.-

Secourir héroïquement une escouade amie tombée en embuscade puis manger avec les survivants en silence.

Après les progrès éclairs, prometteurs et très purificateurs des Elfes, les Orques en eurent leur claque de trop, mais vraiment ! Une passation de pouvoir expéditive révéla un nouveau chef Orque expert en "guérilla de tarlouze et autres coups bas de fils de" dixit le principal lieutenant d'invasion, et ce lors d'un rugissement d'une vingtaine d'heures ! Record oratoire Historique donc !, tandis que les siens le renommaient pieusement : "l'Elfe-tronc"... Gageons que le fair-play de langage a recouvré ses droits et le nouveau tenant du titre sa dignité d'antan.

Tuer d'un réflexe un jeune assaillant qui voulait que le bon droit préserve du trépas. Y penser.

Au final, pas plus de rameau d'or que de plumes au cul d'un Worg, mais : Oh, surprise inattendue ! Un vrai filon de Mithril... déjà présent sur toutes les cartes d'état-major. On fera appel à de la sous-traitance naine ; l'appel d'offre était déjà émis ; c'est dans la popoche. Au fait, on y pense en haut lieu : La paix ne serait-elle pas meilleure pour le business pour Dame Nature ?

Trahir un peu, de plus en plus souvent, pour sauver ceux qui doivent l'être.

Pendant que les Nains envoient des bataillons publicitaires pour soigner leur image de marque et leurs chances de contrat, les Orques rameutent masses de cousins éloignés qui s'estiment frustrés d'une bonne guerre.

Se recompter, échanger un sourire ; Déserter.

(¹) Attention : Preuve non contractuelle, non consultable, sujette à annulation sans préavis. Tout casus belli en résultant ne serait ni repris, ni échangé.


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Ils ont donc fini par en revenir à bientôt trois ? Très bien, joli score content.

Mais au départ, il y a quoi : La soif de l’or ? De la gloriole ?

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Non.

On ne part pas chasser les ennuis sans une raison plus profonde. Il y a généralement un biais. Personnellement, j’appellerais ça un « ressort psychologique ».

Quelque chose avait essayé de glisser un abîme dans cette union. Et ce quelque chose, encore, c’était l’injustice des espérances de vie, l’horreur d’un vieillissement désaccordé. Il vivra beaucoup plus vieux.

Et laisser s’installer le doute que l’un préfère sa place à celle de l’autre ? Insupportable.

Train des conséquences... Destins en confluence._______ Inique redondance ? Résistance !

Ne rien faire aurait été accepter un drame programmé. Alors, il fallait partir risquer sa peau, se mettre en danger. Et à un moment, se sortir les tripes ou mourir : Parce qu’à cet instant-là, deviennent caduques le doute et l’injustice.

Puis : Etre deux survivants. La preuve en est alors faite ; Passer outre est possible, pour un temps du moins. Il faudra peut-être repartir un jour, mais de couple à famille, on devine le répit prolongé.

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Vous voyez ; je suis quand même moins sot que je n’en ai l’air.

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Rilax, Les Mémoires de l'âme Nézi, 7-De l'intrigue peuchère ! - Un aveu sans prix

J'ai entendu que là-haut, le conflit se gâte comme une délicatesse sur un étron de Troll. Les Elfes en ont oublié le fameux "Rameau d'or" mais leurs ennemis s'affolent par ailleurs *hargneusement* à rechercher leur propre relique fraîchement disparue... Quoi, quand, comment ? ...Qui ?

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Depuis tout à l'heure, ces deux-là n'ont pas bougé de leur table, et pourtant vous les regardez différemment. Vous avez bien raison. Pour sûr, ils ne sont finalement pas que de simples habitués de l'auberge. Mais... Mais ? Je m'épanche à vau-l'eau, et pendant ce temps-là, tout ne va pas si bien finalement !

Ça sent l’embrouille ce soir. Que les sacs-à-vin soient outrés, c’est normal. Mais là, même les plus pondérés parlent 'crispé'…

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Attendez…chut, j’écoute…

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Ça alors ? Le chat de la mère Michel (Bois-le-Haut) a disparu !

Aïe, aïe, aïe ! Le père l’eusses-tu-cru (GrandBois) l’aurait vendu ?

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On avait bien besoin de ça... Je comprends mieux pourquoi on en a gros dans la salle principale : Cette histoire respire l'apocalypse municipale !! Il faudrait quelqu’un de neutre pour dénouer le truc en douceur, et vite fait. Vous connaîtriez un volontaire ?

Bon, je vous laisse y réfléchir ; j’en ai déjà beaucoup dit ; à vrai dire, je me sens vidé.

Repos !

Ah non tiens...

La serpillière vient de me tomber dedans : Pas de repos.

L’eau chaude va donc suivre dans deux minutes. J’en profite pour vous en laïusser une dernière alors : Juste un détail à propos de nos GrandBois et Bois-le-Haut. Je veux évoquer "l'accident ", un fait si soigneusement occulté qu'il en a été oublié, mais pas par votre serviteur. Et pour cause !

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Observez mon cerclage en étain, c’est presque effacé, mais on discerne :

(Penchez-vous plus !)

« Nézi, Maîdine GrandBois-le-Haut »

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C’est très vieux. JE suis très vieux.

Je précise. Revenons en arrière une dernière fois, mais en remontant un peu plus loin cette fois : Abasourdie par son propre palmarès de nuisances, une crevure de haut vol en mal d’anonymat vint se terrer dans cette reculée :

« GrandBois-le-Haut ».

Le bourgmestre de l’époque était une vraie personnalité. Bedaine trompeusement rassurante de la politique locale, irascible en affaires et vérolé à plein temps, il tenait donc surtout du razorback ghonnorique, y compris pour ses talents diplomatiques. L'indésirable exilé repartit donc fissa... Non sans laisser derrière lui une spécialité magique toute personnelle : Le savoureux « Maelstrom de discorde majeure ». On parle là d'un cadeau ancré sur le cœur de la bourgade, c'est-à-dire "l'Auberge des Affamés". Après s’être bien délectée des alentours en y semant son indélébile zizanie, la tornade psychique finit par s’effondrer sur elle-même avec la grâce d'un claquement de fouet. Et de se cristalliser sur qui ? Hum ?

Depuis lors, artefact fortuit, dépositaire des mémoires fragmentées de "GrandBois-le-Haut", je suis l’âme cachée des lieux.

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Voilà, vous savez tout.

Vous pensez que j’affabule ?

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Dites-moi : Depuis quand laisseriez-vous parler dans votre tête un simple seau ?

-Ayé, c'est fini !-

Rilax

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Sehkmy

Alors là, chapeau bas !

J'adore l'idée !

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(ouf!)

J'espère qu'on trouvera quelqu'un pour avoir le courage de lire tout ca^^

Ce message a reçu 1 réponse de
  • Emmanuel Deloget
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Rilax

J'ai eu le courage.

Maintenant, faut avoir le courage de digérer tout ça. C'est que ça en fait des mots compliqués à cette heure qui commence à s'avancer (ok, elle s'avance pas bien vite, mais quand même...)

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Merci Emmanuel. De la petite galerie déjà imaginée c'est sans doute le pnj le plus décalé. Ça va être dur de rester original après le travail de Rilax

Bravo Rilax, pas de doute on reconnaît le Dard sous la plume.

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pas de doute on reconnaît le Dard sous la plume.

Sehkmy

Merci content

Mais j'ai retiré l'allusion faite à San Antonio. (J'ai eu honte.)

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le Dard sous la plume.

J'avoue que j'aime bien cette expression, elle caractérise l'une de tes facettes Rilax content

Pour Emmanuel, je ne suppute pas de quoi tu gibernes ! Des mots comme "argutie" ou "Gnominé", euh... Non ! Bref le truc du razorback, me semblent être des adages des plus usités plaisantin

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Ça va être dur de rester original après le travail de Rilax

L'originalité est sans limite. Et j'aimerai que mon post serve à quelque chose de plus positif. Je me suis rendu compte (et on me l'a confirmé) que les efforts faits en matière de mise en page et de lisibilité ont une vraie importance.

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(ci dessus, le saut de ligne est un "point" mis en blanc.)

Certains des écrits de la première page ont pour défaut d'être trop tassés et d'être décourageant à l'œil, ce qui est parfaitement injuste au vu du contenu. (Il n'est peut-être d'ailleurs pas trop tard pour apporter quelques retouches cosmétiques^^ !)

Qu'en pensez-vous ?

Ce message a reçu 2 réponses de
  • Sehkmy
  • et
  • Samladh
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Rilax

Je suis d'accord, les effets de mise en page aident énormément à l'attractivité d'un texte.

J'ai structuré chacun des miens en 4 parties mais je ne suis pas allé plus loin :

- par flemme

- par manque réel de temps

- parce que j'avais peur de proposer une pure aide de jeu alors que le ton ici s'attendait plus littéraire... et j'ai bien moins de talent pour noveliser la vie de mes pnj.

Un peu de relecture ne fera dans tous les cas pas de mal, j'ai aperçu des fautes impardonnables. Je ferai ça dès que je peux y consacrer 10 mn.

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Athabaska

Il faut se lancer, ce teasing est insupportable clin d'oeil

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Rilax

Gros boulot Rilax, j'ai beaucoup aimé ta verve ! Tu as la fibre littéraire manifestement...

Il m'en reste 1 ou 2 au frais mais je dois peaufiner pour faire quelque chose de bien. content

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Chapeau bas Rilax et c'est Flamadin qui te le dit !

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Ce n'est pas évident d'écrire après la prose de Rilax mais ce n'est pas ce qui m'a éloigné de l'Auberge. Le prochain personnage m'a donné beaucoup de mal, mes idées étaient claires mais il nécessitait de la profondeur et beaucoup de tact pour pouvoir être publié sur un forum public.
J'ai beaucoup mené Warhammer v1 et v2, ça se sent parfois, j'espère avoir dosé avec justesse ce que tout à chacun peut lire.
Et j'avais un interscenar de Dark Heresy à faire avancer par ailleurs...
Cette histoire ferme un "cycle" en apportant ma réponse aux événements de l'intro de Shemuro.

Premier verre

Depuis l'Auberge

Difficile de prendre la mesure du personnage pour les étrangers qui ne fréquentent que l'Auberge. Pendant que son père écoute les requêtes des uns, apaise les querelles des autres ou se concerte à l'étage avec le Bourgmestre de Grand-Bois, Marcel délaisse généralement les convives et s'absorbe dans la contemplation des tableaux. Des heures à regarder l'écume figée lécher les rochers de plages fantasmées.
Mais cet adolescent introverti offre ailleurs un autre visage. Marcel est la petite brute arrogante nécessaire à tout village. Chef d'orchestre des 10-15 ans de Bois-Haut, il les mène à la baguette et dans la terreur. Déjà mieux bâti que certains hommes faits, il encadre toute initiative chez les jeunes, appuyé par ses principaux solistes, Francine la fille du meunier et Nicolas le fils du Vincent.
Être le fils du maire autorise quelques libertés de comportement. Oh, le titre de maire est plus une responsabilité qu'une reconnaissance mais avec le Baron parti chasser le Roi-Dieu-sait quelles chimères et le Comte sis à plusieurs journées de marche, on en est venu à respecter cette charge. L'avoir de son coté c'est s'assurer une bonne place aux foires, un accès régulier aux divers communaux et un emplacement de choix pour la dernière demeure de mamie.

Tournée générale

Descente au village

Son fils, dans le style abrupt de la jeunesse, remplit peu ou prou le même rôle pour ceux de sa génération. Oui, il y a eu l'histoire d'Amélie, la fille Froment, celle qui voulait partir avec le Dom' de Grand-Bois, et la Juliette Caput que le fils du Bourgmestre regardait un peu trop. Et bien de temps en temps une petite correction ne fait pas de mal et les moutons sont bien gardés. Il y a aussi le Joseph. Il doit bien avoir dans les 20 ans le Joseph maintenant, les simples on ne leur donne jamais vraiment d'âge. Bah, quand ils le bousculent ce n'est jamais vraiment méchant.
Enfin.. le mariage aura sans doute raison de la fougue du gamin, la Francine le regarde avec des yeux bien doux. Encore 2 ans et ça fera une bien belle fête !
Sur la famille, les Bois-hautains n'ont pas grand chose à dire. Riche marchand de la ville à la carrure magistrale, le père est venu oublier ici son veuvage. Il a su remercier les bonnes personnes et se faire rapidement des amis. Remettre à neuf le vieux manoir abandonné a donné de l'ouvrage à beaucoup de villageois. Âgé d'un peu plus de 2 ans à son arrivée, son fils est presque considéré comme un Bois-hautain de souche maintenant. Une décennie plus tard, quand le maire présenta Madame Edith au village, tous saluèrent la beauté de la future mariée, au moins parmi les villageois du sexe fort, les femmes sont ce qu'elles sont... Certes le maire avait vu passer bien plus d'années que sa promise mais il était temps pour lui d'entrer à nouveau en noce et il fallait une mère pour son garçon déjà turbulent.
Marcel a maintenant 14 ans et il faut reconnaître qu'il a vite apprécié sa belle-mère. Certaines jasent que le maire devrait même se méfier. Après tout sa nouvelle épouse est aussi proche en âge du fils que du père. Les femmes...

La poire pour finir ?

"De la vie de l'intéressé"

Se retrouver parmi des bouseux sans avenir est intolérable, en tout cas Marcel ressent une énorme frustration. Des récits de son père, il s'est imaginé la vie dont il a été spolié. L'hôtel à la capitale, des navires et des caravanes parcourant le monde, voilà pourquoi il est né. Pas pour regarder des vaches paître au milieu des paysans. Il n'a bien sûr aucun souvenir des fastes de la ville, pas plus qu'il n'en a de sa mère. Mais il n'est pas à sa place ici, Edith est bien d'accord.
Le maire a pourtant veillé à ce que son fils bénéficie du meilleur. Précepteurs, poneys puis chevaux, cours d'étiquette et d'escrime.. tout autant de raisons de s'exclure des autres gamins, eux, déjà liés par le sang, qui n'échappaient que rarement aux travaux de ferme pour l'école communale.
Alors il frappe, il est si aisé de se servir de leur peur et de leur haine. Edith lui a expliqué, lui a montré. Abreuver de violence le coeur déjà noir du fils de l'ivrogne, se jouer de la souris du meunier et se la lier corps et âme. Là aussi Edith lui a appris, l'a formé. Qu'il est bon de retrouver sa chaleur quand la saleté de ce village leur en laisse l'opportunité.

Un dernier pour la route

Et maintenant jouons !

Marcel se lasse d'attendre. Edith lui a promis un bel avenir. Des jours où ils n'auront plus à se cacher, plus à cotoyer les culs-terreux. Il rêve de s'enfuir avec elle mais son père aura trop d'orgueil pour les laisser disparaître. Il y a sans doute une autre solution. Edith est malheureuse avec son paternel mais elle semble attachée au vieux manoir. Il ferait tant pour elle, si menue, si fragile.
Récemment Edith a néanmoins effrayé Marcel. Elle l'a coincé derrière une des tentes avant de se mettre dans une colère incroyable. Marcel aurait juré voir des flammes brûler dans ses yeux. Elle lui avait pourtant dit de ne pas toucher au gosse Charpentier. Il lui avoua avoir senti un malaise quand il s'était trouvé en présence du garçonnet. C'était juste pour rire un peu et effacer l'air niais que le vacher arbore si souvent. Elle se reprit quand elle vit que le Joseph avait assisté à l'empoignade. Heureusement les dires de l'innocent sont naturellement trop brouillés pour qu'il ne révèle à qui que ce soit ce qu'il venait d'observer.
Et cette histoire de statue... quel choc pour lui de la voir figée dans la pierre si proche de ses souvenirs.

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  • Rilax