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Bonjour à tous. Comme auteur, je ne sais pas, je n'ai fait que des traductions.

Les Ludopathes m'ont payé un peu plus de 800 Euros pour la traduction d'un quart du ldb Ars Magica, c'était un tarif à la page. Pour le supplément alliances, ils ont voulu négocier un forfait "beaucoup plus simple pour moi" de 1.000 Euros, que j'ai refusé et qui fut remplacé par un forfait "simple mais correct" de 1.500 Euros. Le premier paiement avait quelques mois de retard, pour le second j'ai dû insister et menacer d'un procès. Je n'ai jamais reçu les exemplaires promis, mais c'est un détail. Je vous communique cela sans aucun souci de loyauté avec cet éditeur et j'assume serinement la perspective de ne plus collaborer avec lui. content

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@Edwin combien BBE te paient-ils pour animer ce forum ? mort de rire

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Vous remarquerez que des auteurs s'expriment mais qu'ils ne donnent les chiffres... omerta quand tu nous tiens (hors illustrations).

Edwin

En même temps, si Thom n'a pas de soucis à filer son salaire, on a pas forcément tous envie de filer le nôtre aussi. Ben oui, je fais partie des gens qui considèrent que le "combien je gagne" ne te regarde pas, toi, personne qui n'a rien à voir avec mon métier (ce qui ne m'empêche pas de parler de ça avec ceux qui sont comme moi concernés).

Il n'y a aucun devoir de transparence, et tu n'as pas de devoir à savoir ce que les gens touchent.

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  • Dyvim Star
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Jarsal

En lisant ton post j'ai aussi l'impression que les donneurs d'ordres s'appuient sur une concurrence bien vener pour tirer les tarifs vers le bas c'est ça ?

Jarsal

Oui et non. Même si on est dans une négociation et que chacun tire la couverture vers lui, les donneurs d'ordre ne sont pas les seuls responsables d'une certaine paupérisation qui touche mon secteur d'activité.

Certes, les commanditaires/donneurs d'ordre sont des clients comme toi et moi. Et comme toi et moi, ils tentent d'en obtenir le plus possible pour le moins cher possible. Ensuite, il y a la confrontation au réel : si ton client n'a que 300 euros de budget, ton tarif est déterminé par ce seuil. Tu pourras négocier dans le meilleur des cas jusqu'à 310 ou 315 euros mais pas 400 ou 500. Le temps est un élément détérminant dans le prix également : si tu dois livrer demain, le budget reste de facto dans une certaine fourchette, puisque moins tu factures de temps moins tu factures.

Cependant, les tarifs qui s'effondrent sont surtout le fait – et c'est ce qui est probablement le plus déprimant – de facteurs intrinsèques. Je suis arrivé dans le métier à une époque où tout se faisait encore à la main, après deux écoles d'art sur concours. L'arrivée de l'ordinateur a été un vrai gain de temps, et donc d'argent. Puis, au bout d'une décennie, on a vu apparaitre de plus en plus de personnes autodidactes. Comprendre par là des exclus du cursus classique qui avaient téléchargé Photoshop sur eMule puis se proclamaient graphistes ou illustrateurs après quelques soirées à trifouiller la bête. Peu disposaient des bases artistiques nécessaires, et la vaste majorité de ce cheptel limitait sa créativité à l'onglet "filtres". J'exagère à peine. Si un pourcentage s'est adapté et fondu dans le moule, la grosse partie restante a fait du tort au métier, cassant les prix pour survivre un temps ou acceptant des emplois d'arrière-plan pour des salaires de misère, avant de disparaitre naturellement.

Je passe sur les carences juridique et comptable du métier. Ce que j'avais intégré en cours, ceux qui se lancent seuls ont du l'apprendre au pied levé (à la dure, quand ils ont été confrontés de plein fouet à telle ou telle situation difficile) ou en font malheuresuement absolument abstraction (droit d'auteur). In fine, un autodidacte sans diplomes n'est pas inférieur à une personne qui serait passé sur les bancs des écoles, mais en dépit de l'apparente facilité, je dis que ce chemin est en réalité plus long et qu'à cet égard l'illusion de compétence peut avoir des conséquences au global sur le secteur. Il en va de même de l'indépendance, solution miracle de nombreux débutants sans expérience qui peinent à trouver un emploi. Si quelques-uns réussissent – et tant mieux pour eux – le constat de départ est inepte : si tu n'arrives pas à trouver 1 patron, penses-tu sincèrement qu'il soit plus facile de trouver 15 clients ?

Puis, l'hégémonie d'internet en a remis une couche quelques années plus tard, avec une concurrence internationale. Quand tu envoies un devis à 250 euros et qu'un inconnu au maghreb ou en inde propose la même chose pour 25 euros, le client qui ne voit que l'aspect financier est vite séduit. Il y a eu de grosse déconvenues et une majorité des clients en sont revenus. Alors oui, en un sens, la disparition des frontières a diversifié l'offre, poussant à s'améliorer, ce qui est une bonne chose. Mais cette mondialisation a surtout impacté les tarifs en premier lieu.

Enfin, en dehors des crises de 2001 et 2008 qui ont réduit temporairement les budgets de communication à peau de chagrin, c'est surtout le passage à l'euro qui a renversé la table. Mon salaire était de 13 500 francs bruts quand j'ai débuté. Il est à peu près identique aujourd'hui, si je lisse sur une année et en faisant une moyenne (années fastes versus années plus creuses). Sauf qu'une baguette de pain ne coutait pas 1,10 ¤ à mes débuts...

Si mon propos peut paraitre un peu amer, à lire à froid sur un forum, je ne regrette absolument pas mon choix de carrière. La notion de contentement dont je parlais précédemment est toujours valable. Je suis conscient qu'aspect financier mis à part, c'est un privilège de faire chaque jour un travail qui me procure du plaisir.

Et puisque tu me demandes des éléments chiffrés, je te répondrais que le temps est la base principale du calcul. Je m'insurge d'ailleurs contre tout le volet financier présenté dans le billet de Psychée, mis en lien plus haut. Si je suis entièrement d'accord sur ce qu'elle dit par ailleurs, sa méthode de calcul et ses grilles tarifaires sont l'exemple flagrant de ce qu'il ne faut pas faire.

"Un taux horaire ne signifie pas grand-chose pour qui n’est pas du métier" ne saurait être plus faux. Je ne doute pas que cela fonctionne pour elle, sans doute une question de localisation, de marché, de réseau, de chance. De la à en faire une règle... La "journée homme" reste le seul modèle économique viable sur le long terme. Un devis dépends en premier lieu de tes charges et de tes besoins. Sur une année de 365 jours, je vais travailler théoriquement au mieux 200 jours. Ca parait peu ? Reprenons : 365 jours, moins 52 week-ends, moins quelques congés, moins les jours consacrés à l'administratif, la comptrabilité, la prospection, le perfectionnement et la recherche créative. On y est !

Sachant quel est mon seuil de rentabilité pour une année d'exercice, il suffit de déterminer mon tarif horaire. A peu près 350 euros la journée, soit 43,75¤ de l'heure. Inférieur à certains confrères, me permettant de rester attractif, tout en étant tout de même rentable. On arrive à 70,000 ¤ de facturation théorique annuelle, moins la TVA (statut), moins les charges, moins les impositions diverses (revenu, CFE, etc). Dans les faits 1500 à 2100 euros nets mensuels. Comme je le disais, il y a de meilleures années, et de moins bonnes. Il est évident que pour atteindre mon chiffre d'affaires, je ne limite pas mon activité à la seule illustration. Je suis avant tout un très bon concepteur graphique, et un webdesigner suffisamment moyen.

Pour terminer, j'ai lu dans ce fil de dscussion qu'il serait acceptable de facturer plus cher un plus gros client. Un autre lieu commun dangereux qui traduit un certain amateurisme. Un tarif ne dépends jamais du faciès. Il est calculé en fonction de la complexité de la demande, du temps que l'on estime devoir passer sur le travail à réaliser, et des échanges avec le client pour cerner au mieux ses attentes. Est-ce que quelqu'un imagine sérieusment qu'un restaurateur modifie le prix de ses menus à lenvi parce que son client à une rolex au poignet, ou qu'il a la peau noire, ou qu'il est roux ? Un vrai professionnel a un tarif horaire. Point. Sa variable d'ajustement, c'est les périmètres d'exploitation de son travail et ce qu'il souhaite en tirer (de la gratuité à la rémunération). Je renvoie au droit et aux articles du Code de propriété intellectuelle sur ce point.

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Thegrom
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Parfaite démonstration, s'il en était besoin, qu'un artiste indépendant c'est aussi un travailleur avec toutes les contraintes financières, administratives et légales que ça implique. Avoir du talent ne suffit pas, il faut savoir le moneyer.

NapalmGlop

Et survivre à la bureaucratie française...RSI mon amour !

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Laurendi
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Julien Dutel

Mais en fait si on en revient au sujet du post, personne ne demande aux auteurs combien ils gagnent au total par mois, mais juste combien les éditeurs les payent au mot, à la page ou au signe.(ou pour les illustrateurs à l'illustration)

L'idée n'est pas de reconstituer les revenus de Monsieur Dutel ou d'un autre auteur, juste de savoir si ça peut rapporter un peu ou si ça s'approche plus du bénévolat.

Faut voir ça comme si tu faisais une conf devant un parterre d'auteurs de jeux de role ou de scenarios débutants.

Perso si je fais une intervention (cours, conf, animation, formation,...) devant des développeurs "débutants" et qu'ils me demande combien ça paye d'être développeur, à combien on commence et combien on peut espérer gagner, je donne des chiffres.

Et si les chiffres précis sont gênants, on peut toujours donner une fourchette...

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Julien Dutel
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  • Laurendi
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Utilisateur anonyme

Cela peut aussi donner des idées pour la création d'une association qui souhaiterait publier des jeux plus confidentiels avec pour ambition une meilleure rémunération des auteurs. Merci @Edwin d'avoir précisé oui

@NapalmGlop et moi avons grandi au Pays Basque avec Mondragon comme exemple d'organisation...une véritable source d'inspiration

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[citation supprimée]

Mais globalement, il ne faut pas chercher à s'organiser pour travailler en tant qu'auteur. C'est plus un bonus avec des textes écrits sur le temps libre, qu'une activité suffisamment rémunératrice pour en vivre.

Je suis à la fois auteur (sur Krystal, Trinités, et d'autres trucs) et éditeur (chez les XII Singes, sur la collection Dark Monkeys et quelques autres projets), mais les deux sont sur mon temps libre. Même avec le cumul des projets où j'écris et que je gère, je ne gagne pas suffisamment pour lâcher mon travail salarié (enfin gérant salarié maintenant). Et ce malgré une période où je n'ai fait que ça (pendant le confinement, où mon activité pro était à l'arrêt et où mon salaire était à 0), les "revenus" du jdr ne suffisaient pas à ce que j'aie un salaire correct.

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On ne te demande pas ton salaire, juste les tarifs dans ton milieu, fourchette large.

Ce qui revient à la même chose. Parce que mes tarifs permettent d'extrapoler ma rému et pour le coup, autant je n'ai pas de soucis à en parler avec les collègues, autant je pense que ça ne regarde absolument pas le public extérieur (comme toi, par exemple).

Comment veux-tu que des personnes s'organisent pour travailler dans ce milieu (à côté de leur travail alimentaire qu'ils vont peut-être reduire) sans ces données ?

Voyons voir... Alors... Chrome, www.google.com... recherche "jeu de rôle rémunération auteurs"

Et hop, on tombe, 6e lien, sur des articles sur le sujet des rémus dans le milieu. On y voit qu'on oscille en général entre 50 euros les 10 000 signes pour la fourchette haute du milieu et 20 euros les 10 000 signes pour la fourchette basse. Ca peut être au dessus (certains éditeurs montent à 75 euros ou un peu plus les 10k), ou en dessous, dépendant de l'éditeur, de la réputation de l'auteur, de la portée du projet, etc.

L'article date un peu (le milieu a évolué depuis 2014) mais est toujours pertinent.

Ma rému à moi, elle est ce qu'elle est. Fourchette haute, basse, ça ne regarde personne publiquement.

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  • Maedh
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Julien Dutel
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  • Grand Strateger
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Julien Dutel

Ah ouais, donc avec ma petite série de scénarios qui fait près de 120k signes (~40 pages de GDoc), je pourrais espérer être rémunéré entre 240 et 600¤, alors que j'y ai passé bien plus d'une semaine ...

En effet, je suis pas près de lâcher mon travail alimentaire... content

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  • Utilisateur anonyme
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Maedh
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Utilisateur anonyme
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[citation supprimée]

En fait, tu n'arrêtes pas de parler d'omerta parce que les gens ne veulent pas parler de leur salaire. Les chiffres généraux sont là, ils sont disponibles avec une simple recherche internet. Donc la fameuse "omerta" n'existe que sur les salaires de chacun individuellement, pas sur les chiffres de l'édition, qu'une simple recherche internet t'aurait permis de découvrir.

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[citation supprimée]

Elle est drôlement large ta fourchette ! content Un scénario fait autour de 50 000 signes, ça nous fait entre 100¤ et 375¤ ! Mais oui c'est quelque part là-dedans content (les suppléments de gamme sont mieux payés).

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  • Julien Dutel