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Black Book Éditions, le site de référence des jeux de rôle

Discussion sur le Moyen Age (1300-1500) 183

Forums > Jeux de rôle > JdR Black Book > Joan of Arc

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Federico67

En bas de cette page : https://www.collection-michelet.fr/notre-offre-abonnement.htm#lacollection

Volume 2 : La Renaissance

Volume 3 : Louis XIV et l'édit de Nantes

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  • Nioux
  • et
  • Utilisateur anonyme
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Nioux

...et si on passe par le menu "vente au numéro", on peut voir les numéros suivants (sous réserve ?) :

  1. Jeanne d'Arc - Charles VII
  2. La Renaissance
  3. Louis XIV et l'Edit de Nantes Tome 1
  4. Louis XIV et le Duc de Bourgogne Tome 2
  5. Guerres de Religion
  6. Henri IV et la Ligue
  7. Henri IV et Richelieu
  8. Tableau de France Les Croisades et Saint Louis
  9. La Régence
  10. Louis XV
  11. Louis XV et Louis XVI
  12. La Gaule - Les Invasions - Charlemagne
  13. Philippe Le Bel - Charles V
  14. Charles VI
  15. Louis XI
  16. Réforme
  17. Richelieu et la Fronde
  18. .... et après pas de titres mais des nombres jusqu'à 36
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Nioux
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  • Nioux
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Utilisateur anonyme

...mais c'est Federico67 qui posait la question clin d'oeil

Federico67

On sait quels sont les prochains volumes ? (Jeanne d'Arc, je passe, mais peut-être que les autres pourraient titiller mon intérêt content - je le(s) lirai comme du Alexandre Dumas, mais avec du style, semble-t-il... démon)

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  • Federico67
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A propos de représentation, j'ai tendance à imaginer des moyens-âges où la population est très jeune : très peu de personnes âgées, et à peu de chose près autant d'enfants que d'adultes, partout. C'est juste ?

Jay

Alors cette vision est fausse pour le Moyen-Âge en général mais sans doute plutôt réaliste pour la période de JoA à part les enfants...

En gros, en temps normal on peut vivre "facilement" jusqu'à 70 ans et plus mais à la condition d'avoir passé ses 20 ans. Or la mortalité infantile était très élevée même en temps normal. Après il y a bien sûr des différences de classe, un serf corvéable à merci à moins de chance de rester en bonne santé qu'un noble (hors période de guerre) ou un abbé. Aussi on vit souvent plus longtemps à la campagne qu'à la ville, "grande dévoreuse" d'humains, à cause de son insalubrité et des maladies qui se transmettent plus facilement, de la situation précaire des migrants venant de la campagne et de la perte d'autonomie alimentaire en période de disette.

Après le XIV-XVe n'était pas une période "normale" avec ses pestes, crises frumentaires, guerres et pillages à répétition ça a dû quand même bien changer un peu la pyramide des âges mais je n'ai pas de données précises sur le sujet.

On sait dire que l'Europe est arrivée dans la Guerre de Cent Ans avec un trop plein de population par rapport aux moyens de production alimentaire, après une période de croissance démographique des siècles précédents. Mais des facteurs climatique (refroidissement et aléas ayant un impact négatif sur les récoltes), sanitaire (pestes) et politique (Guerre de Cent Ans et pression fiscale pour l'effort de guerre ou la recontruction) ont bien lessivé la population qui n'a retrouvé ses effectifs d'avant le milieu du XIVe qu'un siècle plus tard dans le meilleur des cas (à voir localement selon les regions, bien sûr).

Pour la pyramide des âges ça me parait compliqué à établir (j'ai rien trouvé en tout cas), car on a souvent que les testaments et le recencement des foyers comme traces écrites lorsque les archives existent encore.

Après en considérant qu'une épidémie touche en priorité les personnes fragiles (enfants en bas âge et personnes âgées), à partir de 1348 tu peux considérer une population relativement jeune mais avec peu d'enfants. S'en suivi malheureusement de nombreuses récurrences de la pandémie, mais de façon plus localisée et dont l'un des effets a été de toucher principalement les enfants. On peut imaginer de nombreuses scènes de parents enterrant leurs propres enfants et ce jusqu'à la fin de la guerre de Cent Ans...

Donc je dirais specifiquement pendant cette période de la fin du Moyen Age et pour des raisons multiples et souvent locales, on devrait observer majoritairement une population dans la force de l'âge 20-45 ans, peu d'enfants de moins de 15 ans et peu de personnes agées de plus de 60 ans (hors zones isolées et protégées de la maladie et de la guerre).

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  • WolfRider4594
  • et
  • Utilisateur anonyme
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Jacky Bauer

Charles IV avait fait faire un recensement des foyer vers 1328 qui donne un estimation (de mémoire) d'environ 18 millions d'habitants dans le royaume de France. C'est énorme pour l'époque par rapport au reste de l'Europe.

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Jacky Bauer
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Il me semble que cette espérance de vie moyenne de 25 ans a été remise en question mais en l'absence de source je te suis. On parle plutot d'espérance de vie "à 20 ans" ou à "25 ans" pour éviter le biais statistique de la mortalité infantile et mieux estimer la pyramide des âges. Mais en général on ne trouve ce genre d'étude que pour la noblesse ou le clergé.

Expectations of Life: A Study in the Demography, Statistics, and History of World Mortality

Longevity of popes and artists between the 13th and the 19th century

Mais vraiment j'ai du mal à croire que les gens mourraient de "vieillesse" à 35 ans en absence de facteurs externes (famine, maladie, guerre). Après l'OMS mesure aujourd'hui une espérance de vie autour de 30 ans pour les pays les plus pauvres et instables donc ça va plutôt dans ton sens.

Il y a aussi la représentation de la veillesse que se font les gens de l'époque (ce qui ne veut pas dire que cela reflète la pyramide des âges réelle). Au XIIIe, on considère que l'adolescence dure jusqu'à 30 ans et la jeunesse jusqu'à 50 ans... et on envisage la vieillesse jusqu'à 60 ou 70 ans et plus.

Gérontologie et Gériatrie au Moyen Âge

On recence aussi quand même de nombreuses personnes de 70 ans et plus à la fin du Moyen Âge.

En prévision des vieux jours : les personnes âgées à Montpellier à la fin du Moyen Âge

Note : d'ailleurs voilà aussi un élément de description pour faire Moyen-Age, la vie et le travail en famille et l'assistance des membres les plus agés de la famille par les enfants (pas de retraite ou de maison secondaire sur la côte au Moyen Âge, on dort même souvent tous dans le même lit !)

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[citation supprimée]

Je veux bien, parce que ce que tu dis là contredit tout ce que j'ai lu sur le sujet.

De mon côté, mes sources évaluaient la mortalité jusqu'à 16 ans à environ 50%, mais une fois arrivé à l'âge adulte, on vivait relativement bien jusqu'à un âge avancé (sauf épidémies ou mort brutale).

Quant à la courbe des âges, en fin de XIVe, c'était sans doute extrêmement particulier. La première épidémie de peste avait lessivé sans distinction, mais on oublie souvent une seconde épidémie, qui a balayé les territoires dix à quinze ans plus tard, emportant avec elle un grand nombre d'enfants nés dans l'intervalle (on l'a appellé "la peste des enfants"), suite à ça la courbe devait être pas mal dominée par des vieux ou des adultes dans la force de l'âge.

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Nioux

Vi.
Et il vous remercie content

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Merci pour vos réponses sur les enfants.

on devrait observer majoritairement une population dans la force de l'âge 20-45 ans, peu d'enfants de moins de 15 ans et peu de personnes agées de plus de 60 ans (hors zones isolées et protégées de la maladie et de la guerre).
Jacky Bauer

C'est un point que je ne comprends pas, mille excuses : si la mortalité infantile était importante, les enfants n'étaient-ils donc pas nombreux ? s'ils avaient été peu nombreux, ils auraient nécessairement été encore moins nombreux à arriver à l'âge adulte, non ? Par exemple, si la mortalité infantile est de 50% jusqu'à 16 ans, cela signifie donc que pour une personne qui arrive à l'âge de 16 ans, un enfant est décédé avant ses 16 ans. Je ne sais pas si je suis clair, pardon.

Sait-on ce que faisaient les enfants (durant la Guerre de Cent ans, disons, pour limiter la période considérée) aux différents âges ? j'imagine qu'ils étaient nombreux (considérant que l'immense majorité était paysanne) à travailler tôt (8 ans ? avant ?).

Pour mettre en contexte mes questions : je me représente qu'il devait y avoir des enfants (plus généralement des jeunes) partout (comme dans certains pays en voie de développement aujourd'hui), certains orphelins ou abandonnés, d'autres travaillant, d'autres jouant, d'autres étudiant, ils devaient faire partie des paysages démographiques ruraux et urbains d'une façon qui nous apparaîtrait aujourd'hui tout à fait inhabituelle. Je pose la question car j'ai l'impression que dans les parties que je maîtrise je n'ai pas mis assez ce point en exergue, cette particularité démographique-là (qui peut bien être une pure banalité à l'époque), j'ai réalisé que les enfants y sont rarissimes (dans mes parties), et j'ai envie de corriger cela. Mais je ne veux pas me faire des représentations erronées, d'où mes questions.

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  • Sammy
  • et
  • Thomas Robert
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NooB294044

La mortalité infantile, c'est les décès dans la première année après la naissance: morts-nés ou rapidement emportés par des causes infectieuses etc. Donc beaucoup de grossesses pour peu d'enfants à élever. Ce type de décès plombe les moyennes d'espérance de vie à la naissance (une moyenne est très sensible aux valeurs extrêmes).

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  • NooB294044
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Sammy

Pardon, tu as raison, je voulais dire "si la mortalité jusqu'à 16 ans est d'environ 50%". Merci.

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NooB294044

Si ma mémoire est correcte...

Jusqu'à cinq-six ans, il n'y a pratiquement aucune différence entre filles et garçons (on les habille d'ailleurs de la même manière, avec des petites robes dont le tissu dépend de la richesse de la famille). Les enfants sont alors une "charge" pour les parents, plus généralement les mères, qui dans la société médiévale sont en charge du fonctionnement de la maisonnée. Citadins et nobles confient les enfants à une nourrice, une femme qui vit généralement de cet emploi et assez proche géographiquement. Se constituent alors des fratries de lait qui sont extrêmement importantes dans la société médiévale. Tout au long de leur enfance et de leur adolescence, les frères et sœurs de lait évoluent dans les mêmes cercles et peuvent devenir beaucoup plus proches que de véritables frères et sœurs, selon l'écart d'âge.

Après la période enfantine, ça dépend de plusieurs facteurs : sexe de l'enfant, ville ou campagne, et classe sociale (rang de naissance aussi chez les nobles). Chez la noblesse, il n'est pas rare d'envoyer l'enfant vers un parent ou un ami à qui l'on confie son éducation (les choses militaires pour les garçons, la tenue d'une maison pour les femmes). On fait aussi appel à des précepteurs, souvent des gens d'Église qui vendent leur service. Dans la bourgeoisie citadine, les enfants sont à l'école de la paroisse, où l'on détecte généralement certaines prédispositions. Les plus riches peuvent aussi se payer une éducation privée et parfois amener leur enfant jusqu'à l'université. Chez les artisans, on attend du premier né (ou de la première née dans certaines professions) qu'il apprennent le métier de ses parents et transmette le patrimoine familial. À la campagne, même si le curé local donne une certaine éducation, les enfants participent rapidement à la corvée. Garçons et filles aident généralement leur mère au début (ce qui inclut pour les paysannes la gestion des animaux de basse-cour, par exemple). Quand les garçons deviennent assez forts physiquement, ils aident leur père à l'exploitation de la terre ou apprennent un métier (et si ce métier fait partie de certaines corporations, cela peut vouloir dire plusieurs années d'étude auprès d'un maître). À la campagne, on voit clairement plus souvent les enfants traîner et vagabonder dans la nature et dans les champs.

On marie les filles aussi vite que possible (12-14 ans) car la société moyen-âgeuse estime qu'une femme est vieille à partir du milieu de la vingtaine (âge à partir duquel il peut être difficile d'enfanter, à l'époque). Les garçons ont plus de latitude à ce niveau, mais l'aîné subit une certaine pression, quelle que soit la classe sociale.

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  • NooB294044
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  • Thomas Robert
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Utilisateur anonyme

Encore une fois Edwin, on n'a pas lu les mêmes choses. La faible espérance de vie, selon mes sources, elle est due à une mortalité infantile extrêmement haute. On mourait de vieillesse au MA tout comme aujourd'hui. Alors oui, c'était peut-être une grippe ou une peste qui t'emportait une fois la soixantaine bien tassée, comme aujourd'hui le cancer. Mais une personne dans la trentaine ou la quarantaine ne mourait pas de la première grippe. Pas plus qu'aujourd'hui.

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Thomas Robert

Merci beaucoup pour ces réponses très détaillées et très précieuses.

J'ai une autre question, si cela n'est pas trop dérangeant : j'avoue que je connais mal la réalité paysanne de cette période. A la campagne, les chevaux et boeufs sont-ils rares ? ou l'animal de labour (arairage ?) est-il la règle ?

(J'essaie tout simplement de savoir à quoi ressemble le "paysage", y compris celui des activités humaines, pour qui se balade au MA à l'époque).

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  • Thomas Robert
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NooB294044

Que ce soit à la campagne ou à la ville, les animaux ne sont vraiment pas rares, c'est d'ailleurs une des raisons souvent avancées pour certaines épidémies, la transmission via le contact trop fréquent avec les animaux (pour la peste noire, on a pensé que c'était les rats, mais non, c'était bien par voie aérienne entre humains).

Pour les paysans, il y a plusieurs types d'animaux avec lequel on interagit :

  • les animaux de labour, qui sont les plus précieux car ce sont ceux dont dépend la survie de la famille, bien souvent. Boeufs ou chevaux, c'est selon les régions. Ils traînent occasionnellement la charette familiale lorsqu'il s'agit de transporter les denrées à vendre au marché ou pour amener le grain au moulin.
  • les chiens, qui sont des compagnons de vie et de travail, surtout chez les bergers et les éleveurs, et qui servent aussi à alerter la maisonnée (souvent isolée) lorsque des intrus approchent.
  • les animaux de basse cour (poulets, canards, porcs, etc.) qui fournissent à la fois de la nourriture (on tue souvent un cochon ou un agneau à la fin du carême), mais aussi des outils indispensables à une maison paysanne (les plumes de canard ou d'oie pour faire les duvets contre les hivers rigoureux, par exemple)
  • les animaux d'élevage, souvent de petits cheptels gérables par un couple ou une famille. Les troupeaux sont regroupés lorsqu'on amène les bêtes aux paturages (c'est souvent l'occasion de belles et grandes fêtes dans les villages, dont on trouve des restes de tradition dans plusieurs vallées alpestres ou dans les Pyrénées encore aujourd'hui).
  • autour des fermes, les chats sont tolérés, car ils chassent la vermine (les rongeurs essentiellement) et protègent les greniers.
  • les animaux sauvages. Même si la nature est lointaine (les terres agricoles occupent une part plus importante qu'aujourd'hui en France, par ex.), elle est encore particulièrement sauvage. Comme la chasse est un privilège, on trouve fréquemment des cerfs, des biches, des sangliers ou autres dans la campagne. Les paysans ne les aiment pas car ils endommagent les cultures. Les chiens servent souvent à les expulser. Mais on trouve aussi des créatures plus inquiétantes, le goupil (renard) ou le loup, qui est très présent en France au XIVe / XVe siècle, surtout lors des hivers plus rudes.

Pour la noblesse paysanne, tu peux ajouter les chiens et les oiseaux qui servent à la chasse. La fauconnerie est encore très présente dans la noblesse européenne (en France, c'est une forme de chasse prisée des femmes)

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  • NooB294044
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Outre le facteur de surmortalité infantile qui vient perturber une bonne vision des choses , il y a un facteur scientifique : la datation.

Je m’explique : les outils statistiques sont problématiques à utiliser seuls car soit ils ne concernent que de faibles populations comme certaines familles nobles que l’on peut « tracer » démographiquement car tout est consigné soit ces outils sont issus d’une volonté fiscale et là tout de suite vous voyez le problème de leur fiabilité (ex : mauvaise foi du déclarant qui veut éviter de payer un impôt par tête) soit cela vient des registres paroissiaux avec là encore le facteur humain à prendre en compte.

Mais "et les ossements ?" Allez vous me dire .

Et bien figurez vous que l’on peut dater un os (il date de telle période) mais qu’il est beaucoup plus difficile de savoir l’âge de cet os d’où une difficulté archéologique, on considère que l’estimation de l’âge au décès des individus adultes (+25 ans) à partir du squelette est une limite majeure de l’anthropologie actuelle.

Pour citer l’étude Jackes de 2000 :
Les changements relatifs à la sénescence du squelette humain sont donc induits par une multitude de facteurs et l’évolution des indicateurs osseux ou dentaires qui donnent des informations sur l’âge biologique sont loin de permettre l’estimation de l’âge chronologique. Le déclin de l’organisme avec l’âge n’est pas un phénomène simple, invariant et linéaire, il dépend de facteurs extrêmement nombreux et de l’interaction entre les gènes et le milieu environnant. C’est la raison pour laquelle la corrélation entre les changements du squelette et l’âge chronologique est faible.

Autrement dit : on galère grave pour trouver l’âge de la mort d’un squelette clin d'oeil

(après l'historiographie, la paléodémographie...)