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Clergé du Noir-Sceau 12

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J'avais fait une campagne alarienne, en partant d'une réadaptation de la Fille du Seigneur de l'Hiver. Dans mon groupe, on avait un prêtre du Noir-Sceau, un peu paumé dans sa cambrousse, qui a ensuite appris à connaître le monde. Du coup, de fil en aiguille, on a un peu développé le Noir-Sceau, et notamment son histoire et quelques uns de ses préceptes. Voici donc une synthèse de ce qu'on a fait, des fois que ça serve à certains content

Historique

L’arrivée des Cinq Prophètes

Tout ce que l’on sait des cinq Prophètes de l’origine vient des cinq ouvrages qu’ils ont eux-mêmes écrits. Le plus vieil ouvrage profane abordant ces illustres personnages est le Sipra Kayarta, le Codex du Noir-Sceau, a été rédigé par l’historienne Elilyaen et date d’environ vingt ans après la date officielle de fondation du Noir-Sceau. Et encore ce chiffre est-il à prendre avec des pincettes : l’époque était en effet troublée, les événements d’alors étant de ce fait mal consignés. En outre, la plupart des écrits contemporains des cinq Prophètes ont été perdus, victimes des ravages du temps. Ou de la censure ?

D’après le Sipra Kayarta, les cinq Prophètes sont apparus de nulle part alors que l’Humanité avait désespérément besoin d’eux. Les morts erraient, incapables de trouver le repos. Il n’existait aucune structure religieuse, et nul ne savait comment éviter que les morts ne se relèvent pour hanter les vivants. Dans les campagnes, on se barricadait la nuit, les villageois ne sortaient qu’en groupes, et certains hameaux avaient été rayés de la carte, leurs habitants finissant dans la panse de morts-vivants rendus fous par leur présence sur terre.

Les Prophètes apparurent en plein hiver dans le village de Assleinad, que l’on estime être à l’emplacement de l’actuelle Alnaad, le long du Serpent. Sortant toute juste d’une épidémie hivernale qui avait décimé la plus grande partie de la population, ceux qui avaient survécu et qui n’étaient pas partis se sont retrouvés assiégés par leurs anciens proches. Alors que tout semblait perdu, les zombis se sont figés, les fantômes se sont dispersés, les squelettes se sont disloqués. Cinq prêtres étaient apparus, brandissant des chapelets circulaires dont émanait une aura divine capable de renvoyer les morts vivants : Nurath l'ascète, Veiderlan le sage, Oguth-Nordol le noble, Eïstrelanne la guerrière et Whænne, plus important de tous les prophètes.

Ils auraient ainsi sauvé plusieurs villes et villages en Ystaad, avant de lancer des expéditions aux alentours.

Les Livres

À chacun des prophètes, on attribue un livre considéré comme sacré aux yeux du clergé. Regroupés, ils sont censés offrir les lignes directrices d’une vie qui mériterait l’attention des dieux. Tous ont en commun une déférence par rapport au pouvoir divin, et la description d’actes ou d’attitudes de contrition. La forme de leurs enseignements est variée : contes, textes plus magistraux, tantôt en vers, tantôt en prose. Enfin, la plupart des textes renvoient l’un à l’autre, souvent de façon indirecte, et les relire amène toujours à une vision différente de la chose.

Les quatre premiers ouvrages ont été rédigés en Primordial, les rendant difficiles d’accès et propices aux interprétations, ce d’autant plus que cette langue est assez peu précise, la calligraphie elle-même pouvant changer le sens des mots. La position officielle du clergé est que ces documents ont été rédigés par les Prophètes, et nul n’imaginerait remettre ceci en question.

Parlons d’abord de l’œuvre du prophète Nurath. Décrit comme un ascète, il aurait mené une vie dissolue avant de voir sa communauté anéantie par les mânes de ses ancêtres, revenus d’entre les morts. Miraculeusement épargné, il aurait erré dans les terres sauvages de ce qui n’était pas encore le Norvern. Assoiffé, se lamentant sur les tourments qui le touchaient et rejetant la cause de ceux-ci sur ses fautes passées, il atteignit finalement les berges d’un lac à moitié gelé. Il toucha des lèvres les ondes lacustres, et fut comme emporté par les courants, qui lui offrirent une révélation : c’est par l’ascèse et le service à la communauté que viendra le salut de l’Humanité toute entière.

Fort de cet enseignement, il devint à même de combattre les démons s’étant emparés de sa région. Le reste de l’œuvre est une série de paraboles contant les aventures et mésaventures de diverses personnes, chacune représentant un corps de métier différent. Une idée générale se dégage de ces histoires, à savoir le service dû à la communauté : ainsi, nul ne sera surpris de voir l’égoïste maréchal ferrant puni, mourant dévoré par des créatures infernales, alors que le noble pêcheur, se sacrifiant pour protéger les siens, non seulement réussi dans son entreprise, mais trouve également par cet acte la « félicité éternelle » (sans plus de détails sur ce en quoi la félicité consiste).

Cette fatalité, ce destin qui conduit ceux ne servant pas leur communauté à mal finir, est nommé « Meyat ».

Veiderlan était le plus vieux de tous les fondateurs du Noir-Sceau, et sa vie de prêtrise remonte à bien avant sa rencontre avec les quatre autres. Il serait né dans une communauté vivant sur les monts tourmentés du Gramlin. Dernier survivant des appétits d’une meute de bêtes affamées, et alors qu’elles allaient tourner leurs crocs vers lui, un vent glacial se leva et chassa les bêtes. Les quatre vents lui auraient alors soufflé des révélations à oreille, lui présentant le passé, et l’avenir qu’il devait bâtir.

Il expose assez largement ce qu’aurait été le monde du temps où les dieux répondaient : un monde sans danger, où chacun, vivant dans le respect des divinités, était protégé par icelles. C’est l’œuvre principale sur laquelle les prêtres du Noir-Sceau s’appuient lorsqu’il s’agit d’expliquer la Grande Faute, que Veiderlan décrit avec moults détails. Cinq jeunes personnes (les Anciens), ayant assassiné leurs aînés pour leur voler le pouvoir, auraient conduit leurs contemporains à s’élever contre les dieux. En représailles, ces derniers ont jeté l’opprobre (le Noir Sceau, nommé dans l’œuvre de Whænne) sur l’Humanité, car en effet, tous les humains descendent des Anciens.

Le reste du texte est un ensemble assez obscur philosophant à propos de l’âme, de la vie et de son sens. Il s’agit cependant d’un texte riche en enseignements pour les prêtres, et la base de nombreuses prières. Plus abordable au commun est le dernier chapitre, conte prophétique décrivant la libération des âmes des ancêtres après la levée du Noir-Sceau. Veiderlan est le deuxième des Prophètes à avoir trépassé, après avoir laissé un nombre impressionnant d’écrits complémentaires sur une grande variété de domaines. Il est une mine d’or pour la plupart des exégètes — ce d’autant plus qu’il était un esprit malicieux, amateur de triple sens.

Le sombre Oguth-Nordol n’a pas laissé énormément d’écrits sur sa propre vie. Seul le dernier chapitre de son œuvre traite un peu de son auteur, et il est annoncé comme ayant été rédigé sous la dictée par son apprentie, Isabault. En effet, Nordol est décédé prématurément, victime d’une maladie non documentée, et c’est blessé, fiévreux et fatigué qu’il mit le point final à son œuvre. Décrit comme un chevalier errant, il était issu de la noblesse du Yelin, troisième fils d’un obscur baronnet mort dans des circonstances floues, mais que l’on devine tragique. Il trouva la divine inspiration alors que, poursuivi par des spectres, il se réfugia dans un vieux tumulus. Alors qu’il s’apprêtait à mourir, des voix émanant des parois même du tumulus lui redonnèrent courage, l’investissant également de pouvoirs.

Homme de peu de mots, ses écrits sont de petites paraboles sur la jeunesse, la responsabilité que l’on acquiert l’âge venant, et le respect dû aux autorités — y compris aux autorités religieuses. Les nobles possèdent leur pouvoir par la grâce des dieux, et il est de leur devoir de s’en souvenir, et de le remémorer au peuple. Parce que les dieux leur ont offert de protéger la terre sur laquelle ils règnent, ils doivent en échange protéger la Foi. Les ajouts tardifs sont plus mystiques, et portent quelques bénédictions à apporter aux nouveau-nés et aux jeunes lorsqu’ils entrent dans l’âge adulte, pour s’assurer de leur contrition et les recommander au pardon divin. Ils sont encore aujourd’hui utilisés dans la plupart des vœux d’allégeance des chevaliers.

Le texte laissé par la Prophétesse Eïstrelane est plus controversé. Faisant partie des cinq prophètes, il reste l’un des livres saints, mais est finalement peu traduit et peu étudié. Les textes majeurs de l’œuvre concerne des rituels de purification de l’âme et des corps, elle même ayant vu son âme purifiée dans un brasier qui emporta le reste de sa famille. Elle s’en tira miraculeusement quand des flammes s’écartèrent pour la libérer de l’enfer, et c’est guidée par une inspiration divine qu’elle croisa le chemin d’une chasseresse qui la recueillit. Guerrière sainte, Eïstrelane décrit beaucoup de ses combats contre les démons et la non-vie. Plusieurs textes sont richement illustrés et servent de base à quelques techniques de combat des paladins du Noir-Sceau.

Dans le reste de ses écrits, plus religieux, elle aborde la question de la Grande Faute, et on devine que pour elle il existe un pardon possible, après une vie méditative et juste, vie menant à un « calme ». Le calme, tel qu’elle le décrit, a l’air différent de celui promis par Whænne (qualifié dans les écrits de ce Prophète comme la « Quiétude »). Le pardon d’Eïstrelane est possible parce que l’homme est naturellement enclin au mal, mais qu’il existe une voie rédemptrice : servir la juste cause et échapper ainsi à cette fatalité naturelle.

La fin de son œuvre parle de l’enseignement et du partage de la sagesse céleste des dieux : ainsi l’ouvrage se termine-t-il sur la volonté d’Eïstrelane de quitter la région afin d’étendre la Foi envers le retour des dieux au-delà des frontières de ce qui n’était pas encore Alarian, partant vers l’est avec un petit groupe de fidèles.

L’œuvre du dernier des Cinq Prophètes, Whænne, est sans doute la plus connue du peuple, et pour cause : c’est le seul à avoir été écrit dans une langue compréhensible par le commun des mortels. Ouvrage tardif, écrit bien après les quatre autres, il en est à la fois la synthèse et le complément. Ce livre consacre de longs chapitres à la conséquence de la Grande Faute, et lui donne un nom : le Noir Sceau, voile métaphysique de ténèbres qui s’est abattu sur l’Humanité, punition infligée par les dieux à des impies pleins d’ingratitudes.

L’ambiance de l’ouvrage est sombre, chacune de ses paraboles présentant des protagonistes pénitents, voire des martyrs. On y parle de communautés punies pour des actes hétérodoxes, et seule une poignée de justes parviennent, au prix de lourds sacrifices, à accéder à une paix définitive. Cette paix est dépeinte comme une sorte de stase grise : l’après-vie est ainsi passée dans le Yakin, décrit comme un lieu « de repos et de stabilité », étendue ténébreuse où l’on ne ressent plus rien.

Rien n’est dit sur ce qui arrivera en cas de retour des dieux, mais étant donné la dureté de la punition infligée par leur absence, cela ne fait aucun doute qu’il faut qu’ils reviennent. Une grande partie de l’ouvrage traite également du deuil et du soin apporté aux défunts. Le deuil est extrêmement ritualisé, et la famille a un rôle d’importance dans la prise en charge de leurs morts. L’acceptation de l’éphémérité de la vie est centrale dans la philosophie du cinquième livre.

Whænne a eu une formidable longévité, survivant ses collègues de presque 40 années — on estime que son âge aurait atteint les 110 ans, peut-être plus. Rien dans l’ouvrage ne mentionne sa naissance, ni même sa vie. On sait juste que cet illustre représentant du clergé a passé sa vie à combattre les morts-vivants, fondant l’ordre de paladins du Noir-Sceau alors que les autres rédigeaient les œuvres fondatrices du culte. Le clergé fut ensuite fortifié et réellement organisé par Whænne juste après le décès de Nurath et Veiderlan et le départ d’Eïstrelane.

Évolution

La plus grande preuve de l’évolution du Noir-Sceau reste ses lieux de culte. Bien qu’ils aient toujours été bâtis en croix, la symbolique de la croix a légèrement changée : ainsi, une demi-douzaine de temples datant des Prophètes subsistent, et leurs décorations montrent que la symbolique de base était celle du chemin vertueux : l’axe principal de la croix était représentatif du cycle de la vie. On entrait par l’enfance, à la fois représentative de pureté et du temps précédent la Grande Faute. La croisée était le symbole de l’âge adulte, moment de l’opprobre, mais au moment où l’on croise l’autre axe, qui offre les moyens de la salvation : à gauche, la vie vertueuse et le service à la communauté ; à droite, la contrition et la recherche du pardon divin. Enfin le bout de l’axe principal est la zone de la vieillesse, du calme et du pardon final.

La structure adoptée plus tard, vers la fin de la vie de Whænne, est celle qui a cours actuellement : la volonté officielle fut de mettre en rapport les enseignements des Livres et les éléments, et ainsi offrir une matrice à tous les cultes émergents. Au centre, la croisée symbolise le cinquième livre, le cœur des enseignements du Noir-Sceau, la convergence de la repentance humaine. De la symbolique de l’âge qui avance ne subsiste que le calendrier du Noir-Sceau, dont l’année est séparée en trois, pour chacune des étapes de la vie.

D’un point de vue organisationnel, suivant la mort de Whænne, le clergé s’est organisé autour de la figure d’un haut prêtre. La hiérarchie du clergé s’est modifiée au cours du temps, mais elle s’est stabilisée depuis près de 500 ans autour de celle que l’on connaît actuellement. Au cours des siècles, des textes ont été édictés par les prêtres et les exégètes successifs, ajoutant d’autres enseignements à ceux des cinq Prophètes.

Les plus importants sont sans doute ceux du sixième grand-prêtre du clergé, Yeg-Melneth. Celui-ci fit face à l’émergence de nouveaux cultes, un certain nombre ayant dévoyé les enseignements du Noir-Sceau, se livrant à des activités démoniaques ou contre nature. Un grand nombre d’interdits furent mis en place, et l’emprise du Noir-Sceau sur la vie de tous les jours se fit plus ferme, afin que nul n’oublie les enseignements des Cinq.

De nos jours

La dernière réforme d’importance que le Noir-Sceau connut fut orchestrée par la haute prêtresse Nelieth, suite aux tractations ayant eu lieu avec Alarien. Il fallait adoucir le Noir-Sceau, et le rapprocher des enseignements du Lindo afin de justifier l’importance que le Conquérant lui accordait. Trois actions furent entreprises.

Tout d’abord, on exhuma certains passages de Nurath, décrivant la Meyat, l’ordre naturel du monde, mis en relation avec des messages d’Oguth-Nordol concernant la place la noblesse dans le monde. Ces passages permettent, en suivant les dernières interprétations des exégètes, de les rapprocher du principe de prédestination du Lindo : chacun a une place dans la société, tout comme chacun a une place dans l’Univers. Ainsi, la destinée du Lindo est-elle une autre façon de suivre la Meyat.

Ensuite, on gomma quelques vieilles traditions du Noir-Sceau, notamment l’Abdée, instaurée par Yeg-Melneth. Ce rituel consistait en l’absorption d’une décoction qui offrait des visions d’horreur à celui qui la buvait. Laissé pendant des heures dans une pièce totalement noire, le croyant affrontait ainsi ses propres démons. Une fois les effets de la potion estompée, les prêtres sortaient le fidèle encore fiévreux de la pièce, et celui-ci était censé voir son âme purifiée en partie de la Grande Faute. En théorie, plusieurs Abdée étaient nécessaires à un seul croyant pour atteindre la pureté ultime. Ceci n’est qu’un des exemples de rituel mis en place pour aider à la contrition des croyants.

Force est de constater que les changements mis en place semblent porter leurs fruits : ainsi, on parle de plus en plus de protocultes commençant à se structurer. Cela ne va pas sans problèmes pour le Noir-Sceau, le clergé se retrouvant à l’aube d’un schisme d’envergure. Dans la balance, les fondements mêmes du culte : doit-il encore exister, maintenant que la Foi semble se répandre à nouveau en Alarian ?

Au Rhagarron

Petit aparté à propos de la situation du clergé au Rhagarron. Il y a cinq siècles, une clerc itinérante — Jehanne — et son apprenti Mekheil partirent pour évangéliser le Rhagarron. Certains marchands de la contrée avaient déjà entendu parler du culte mortifère, mais aucune tentative sérieuse de conversion n’avait été entreprise jusqu’alors.

Jehanne rencontra une forme de résistance de la part des Rhagaronnais. En effet, en ce pays, les dieux semblaient continuer à répondre, aussi la dialectique se basant sur la Grande Faute ne parvenait elle pas à trouver oreille attentive. Elle abandonna énormément de textes pour se focaliser sur certains chapitres de Veiderlan et d’Oguth-Nordol, afin d’axer ses prêches sur le respect des dieux et des ancêtres. Elle rendit l’âme à Sharia, où une statue d’elle a été érigée dans le temple local. Mekheil poursuivit son opération de prosélytisme. Les dernières traces que l’on peut retrouver de sa part sont une expédition vers le grand désert rhagaronnais.

En ce pays, le visage du Noir-Sceau est fort différent de celui qu’il a en Alarian. Très populaire au sein de la noblesse, le clergé attend en effet un respect des ancêtres et des traditions, ce qui n’est pas pour déplaire aux gens de pouvoir. En outre, une grande partie du pays confie ses morts au clergé, car ses rites d’embaumement avaient limité l’effet d’une terrible épidémie s’étant déclarée il y a 300 ans et qui ravagea les cités où le Noir-Sceau n’était pas implanté.

Le culte

Héraldique et symboles

Le symbole du Noir-Sceau, celui que l’on retrouve sur les frontons des lieux de cultes et les boucliers des Paladins, est une croix argentée sur fond noir (de sable à la croix fleurdelysée d’argent). Les extrémités de la croix sont en général figurées sous forme de fleur de lys. Parfois, ces extrémités sont également gravées des symboles des éléments, écrits en Primordial. Le champ noir symbolise le Noir-Sceau qui s’est étendu sur l’Humanité suite à la Grande Faute. La croix symbolise la Foi, censée dévorer et vaincre le sceau sur lequel elle se pose. Sur les plus vieux lieux de culte, les fleurs de lys sont absentes, et les symboles sont ceux des âges de la vie plutôt que ceux des éléments.

Le clergé possède un certain nombre d’objets saints. Ainsi, on retrouve évidemment les Cinq Livres, stockés sous bonne garde dans le grand temple de Talbeth-Hav. Rares sont ceux autorisés à les consulter : les ouvrages sont très fragiles, mais, heureusement, un grand nombre de copies existent, ainsi que des traductions. Au même endroit, les symboles sacrés de quatre des cinq prophètes sont entreposés (il manque celui d’Eïstrelane).

Le symbole sacré utilisé par les prêtres est la plupart du temps un disque noir sur lequel a été ensuite fondue la croix de la Foi — en fer, en acier ou en argent, en fonction de l’importance du prêtre. Alternativement, la croix est remplacée par l’enchâssement de deux pierres rondes : un marbre blanc symbolisant les enseignements de Whænne, et un rubis/saphir/émeraude/topaze en fonction du prophète secondaire dont le clerc suit les enseignants tout particulièrement.

Il existe peu d’autres symboles, le clergé étant largement iconoclaste. Dans les plus vieux lieux de culte, on peut retrouver des bas-reliefs figuratifs représentant les Prophètes, ou des clercs célèbres. Les forteresses des Paladins rendent également hommage à leurs martyrs tombés en combattant des cultes démoniaques ou des morts-vivants. Les temples plus modernes ont pour seule décoration des gravures en Primordial — la calligraphie de ce langage étant en revanche considérée comme l’art premier (rapprochant d’autant plus le Noir-Sceau du Lindo, qui met également en avant la calligraphie d’un alphabet proche du Primordial comme vecteur artistique). Il existe également, dans certains temples, de magnifiques mosaïques de faïence et vitraux de verre représentant des scènes naturelles, inspirées des éléments.

Hiérarchie

Le clergé est séparé en trois branches principales, toutes sous la supervision du collège des suffètes.

Le clergé commun est composé de gardiens de temples (profès). Il y a un profès par temple, souvent aidé d’un apprenti. Pour les plus grands lieux de culte, on trouve également des aides, qui peuvent être séculières. Les hauts profès dirigent tous les profès d’une région, et ont accès au collège des suffètes. On trouve également des clercs itinérants — non affiliés à un temple — hiérarchiquement reliés au haut profès de la région où ils pénètrent : en général, ils se présentent au temple des villes qu’ils traversent dès que l’occasion se présente.

Hors de toute hiérarchie particulière, on trouve les exégètes. Chargés d’étudier et d’interpréter les textes, ils passent une vie d’étude, accouchant de thèses nouvelles. Ils peuvent être amenés à voyager, étudiant les nouveaux cultes émergents partout en Alarian. Parmi les exégètes, certains sont devenus des juges de Foi, des spécialistes du débat religieux, la plupart du temps rattachés au service d’un noble. Cela crée cependant des dissensions au sein du clergé, certains prêtres méprisant ceux qui se mettent au service de la noblesse. L’exégèse demande rigueur et temps, et ceci est incompatible avec une vie normale. Ce d’autant que les exégètes sont déjà (grassement) entretenus par le culte.

Le troisième pilier est celui des prêtres combattants et des Paladins. La majeure partie d’entre eux sont basés dans les forteresses du Talban, où leur pouvoir rivalise — voire dépasse — celui des prêtres locaux et de leur haut profès. Dans le reste du pays, les paladins sont des itinérants, vestige d’un passé plus sombre durant lequel les morts-vivants étaient un danger permanent. Passé heureusement révolu.

Le collège des suffètes réunis les plus vieux et plus sages des clercs du Noir-Sceau. Ils tranchent les questions théologiques, valident les thèses des exégètes… depuis Alarien, le collège a perdu de son pouvoir : il suppléait en effet au pouvoir temporel sur certaines affaires, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Il est dirigé par le Corbeau lui même.

Avenir

Courants de pensée

Aujourd’hui, le Noir-Sceau est en crise. Une crise silencieuse, qui tarde à se déclarer ouvertement, mais que tous les membres du clergé commencent à sentir : des protocultes ont commencé à se développer, et la mission du Noir-Sceau sera bientôt achevée. Aujourd’hui, les lieux de culte du Noir-Sceau servent aux protoreligions pour qu’ils y mettent en place leurs offices, mais à terme, de nouveaux temples seront érigés, et alors qu’adviendra-t-il du culte ?

Nombreux sont ceux qui se posent la question.

Le culte psychopompe

Certains pensent que le Noir-Sceau doit continuer à s’occuper de l’embaumement des morts, et doit poursuivre sa quête de la même manière qu’elle a commencé : en s’assurant que les défunts trouvent le repos et ne reviennent pas hanter les vivants. Whænne, Veiderlan et Eïstrelane évoquent tous trois l’aspect psychopompe du culte, légitimant ce courant de pensée.

Lors de la grande réforme du Lindo, ce rôle a été encore clarifié : le Lindo s’occupe de la vie, le Noir-Sceau, de la mort.

L’exégète Kazèr est le tenant le plus important de ce courant, malgré son jeune âge. Il a passé une partie de sa vie au service d’un riche marchand ayant un certain nombre d’intérêts au Rhagarron, et c’est durant un voyage à Sharia qu’il assista aux funérailles d’un noble local. Il fut subjugué par la façon dont le culte fonctionnait dans ce pays, rompit son engagement auprès de son employeur, et utilisa ses économies pour s’installer deux années dans la capitale, où il étudia nombre d’ouvrages des prêtres locaux, et recopia des dizaines de parchemins. Il poursuit actuellement ses travaux au Talban, où il est installé depuis environ un an et demi. Il entretient d’étroites relations avec les paladins de Piété. Il passe énormément de temps à étudier la nécropole.

Le respect des traditions

Pendant des siècles, le clergé du Noir-Sceau protégeait les communautés d’Alarian contre divers dangers. La vie était régie par le credo du Noir-Sceau, assurant la survie des villages. Les prêtres y sont ainsi dépositaires du savoir, garant de la mémoire du village et s’occupant de l’enseignement des plus jeunes, veillant ainsi à ce que les traditions perdurent et à ce que rien ne s’oublie.

Une frange minoritaire du clergé pense que l’avenir du clergé est de se retirer du monde et de n’agir qu’en observateur, scribe et archiviste. Ainsi, le Noir-Sceau restera-t-il un rempart pour l’Humanité en cas de nouvelle catastrophe. Car après tout, l’Homme est faillible, et une nouvelle Faute est plus que possible.

Ulindre est une profès qui fut relativement active, et qui fonda une sorte de bibliothèque monastique au Gramlin. Là, les prêtres peuvent venir déposer des ouvrages consacrés à leurs communautés, afin de consigner les cultures orales. Elle a réuni autour d’elle une demi-douzaine d’apprentis. Mais la vieille profès est aujourd’hui fatiguée et malade, et l’avenir de son œuvre semble compromis. Ce d’autant plus que, même si Ulindre a toujours tenu à ne pas se mêler des affaires politiques, d’autres courants voient la bibliothèque des traditions comme un outil d’un très grand intérêt.

L’organe régulateur

Yeg-Melneth a largement documenté l’émergence de cultes déviants aux alentours de 150 après la naissance du Noir-Sceau, livrant des récits glaçants. Cela entraîna un durcissement des dogmes, le credo du Noir-Sceau se faisant plus rigide — l’interdiction des sacrifices datant de cette période.

C’est sur la base des textes de Yeg-Melneth qu’un nombre croissant de prêtres appellent à une régulation des cultes, régulation supervisée par le Noir-Sceau. Celui-ci deviendrait ainsi une sorte de clergé syncrétique et omniprésent. Ainsi, dans certaines villes, les idoles des cultes émergents ont-elles été « habillées » de certains symboles du Noir-Sceau, afin de les purifier. Dans le même temps, les prêtres de ces clergés sont gentiment guidés par les profès, qui en profitent souvent pour influencer les dogmes des cultes naissants.

Le haut profès Aeth de Montcourt est un membre très influent de l’église, et relève de ce courant de pensée. Dernier né d’une famille de nobles du Talban, il a rejoint le clergé de cette région et y a connu une ascension fulgurante. Il avait lancé des opérations afin d’éliminer le culte du Zébu lunaire, dont les dépravations l’ont convaincu de la nécessité d’une supervision du Noir-Sceau sur les jeunes clergés. Sa nomination au poste de haut profès du Rhü est à la fois une bénédiction (il est très heureux de l’influence qu’il pourra avoir sur une région peu acquise au Noir-Sceau) et un problème : ses investigations sur le Zébu sont à l’arrêt, et l’élimination de ce culte serait une bénédiction pour l’avancée de ses idées.

Ses relations avec la duchesse sont quelque peu tendues, et les opérations politiques lui prennent tout son temps. Il excelle cependant à ce jeu, sa laideur n’ayant d’égal que son intelligence. Il est également très intéressé par la bibliothèque d’Ulindre : les anciennes traditions peuvent et doivent être archivées et contrôlées afin de prévenir toute hérésie.

La dissolution

Enfin, quelques prêtres prônent une dissolution pure et simple du clergé. Cela ne va pas sans poser des problèmes et des interrogations quant à l’échéance et les modalités dont se passera cette disparition. Le Noir-Sceau est en effet présent à de multiples couches du pouvoir — ce qui ne va pas forcément sans heurts avec la noblesse, qui serait fort aise d’aider à une telle dissolution.

Hytha est une exégète qui s’est posé la question. Ainsi, elle a accouché d’un texte très peu orthodoxe, dans lequel elle théorise une sorte de rétroaction de la Foi : par des études généalogiques poussées et des rituels spécifiques, elle pense pouvoir « ouvrir » les portes de la Quiétude afin que les âmes de croyants décédés pendant la période d’absence des dieux rejoignent finalement leur demeure définitive, maintenant que les dieux répondent à nouveau aux Hommes.

Elle ne sait pas bien à qui parler de ses théories. Il est possible qu’elle se rapproche de Kazèr ou d’un autre exégète spécialiste de l’après-vie.

La neutralité

Reposés sur leurs acquis, accrochés à leurs privilèges, trop couards pour s’engager ou trop peu impliqués pour prendre position, l’écrasante majorité des prêtres préfère encore attendre de voir ce qui va se passer. Pour les réformateurs, ces non affiliés sont à la fois un vivier de soutiens (lorsqu’ils sont à l’écoute) et un frein (lorsqu’ils sont bloqués dans une imperturbable indifférence, ou pire, dans une crainte du changement).

Vivre avec le Noir-Sceau

Apprentissage, rites et sacerdoce

La forte présence du Noir-Sceau dans un certain nombre de régions d’Alarian conduit bien des jeunes à venir gonfler les rangs des prêtres du clergé. Les raisons peuvent être diverses : convictions (certains se sentent comme appelés, après une révélation quelconque), drame personnel (cela se voit encore beaucoup au Talban, où les morts-vivants restent très actifs, mais des survivants d’attaques de bandits ou de gobelinoïdes trouvent parfois refuge dans les bras du clergé), obligations familiales (le deuxième enfant des grandes familles, voire les suivants, rejoint le clergé pour des raisons politiques), attrait du pouvoir… Ceux qui n’ont plus rien trouveront dans le clergé une organisation capable de subvenir à leurs besoins en échange de leur obéissance. Des villageois sont également convaincus par des prêtres itinérants les convaincant qu’embrasser la vocation cléricale aidera leur communauté…

Le trajet d’un représentant sigillaire dépendra beaucoup de ce à quoi il aspire : il est très différent de devenir exégète, profès ou paladin. Il est ainsi relativement aisé de devenir l’apprenti d’un profès, car cela n’est soumis qu’au bon vouloir du clerc en question. Il n’y a pas de prérequis de connaissance, et ce sera au profès d’apporter à son apprenti le savoir nécessaire à son ordination finale. Car après quelques années, l’apprenti va passer par un rite d’initiation, le beyréyin (l’ouverture des yeux). Afin de préparer le beyréyin, l’apprenti doit observer un jeûne de trois fois cinq jours, période durant laquelle son savoir et sa volonté seront testées par cinq profès, désignés par le tuteur du prêtre en devenir.

À l’issue de cette période, l’apprenti sera séparé de son tuteur et devra ingérer un enthéogène. Cette décoction sirupeuse entraine des effets variés selon la personne : à tout le moins subira-t-elle une cécité temporaire. La plupart des gens subissent également des visions. Certains perdent connaissance, parfois pendant quelques jours. Il est très rare que cela aboutisse par la mort du prêtre. Ce rite est censé personnifier l’aveuglement de l’Humanité. Jusqu’à tant que le prêtre revienne à lui, les cinq assesseurs de son passage psalmodient des paroles sacrées, afin de guider l’âme du prêtre en devenir vers la lumière de la Foi. Les apprentis en sortent en transformés, leur volonté plus puissante que jamais.

Ceux qui se dirigent vers l’exégèse rejoindront une des universités de la Foi. Leur apprentissage sera encore long, marqué par la lecture d’innombrable texte et l’écriture de nombreuses pages de pensées et réflexions théologiques. C’est à l’exégète lui-même de décider du moment où son Magnus opus sera considéré comme terminé, et il sera soumis à l’approbation de ses pairs. Même après la validation de son travail, sa vie ne changera pas tant que cela : la Foi est un domaine d’étude infini, et on attendra toujours d’un exégète de pousser plus loin le savoir.

L’apprentissage des paladins ressemble au chemin d’un écuyer : dès leur plus jeune âge, les futurs paladins suivront un chevalier expérimenté, suivant ses préceptes, et apprenant à manier les armes à leurs côtés. L’accès au statut de paladin se fait lors d’une ordalie : l’écuyer affrontera un paladin lors d’un duel au premier sang. À noter qu’il n’est pas nécessaire de gagner le duel pour finir son initiation, il s’agit plus d’un combat symbolique : du comportement lors du combat, de la bravoure et de la retenue manifestés pendant celui-ci dépendra l’acceptation de l’apprenti au sein de l’ordre des paladins. On dit d’ailleurs que l’avenir du guerrier peut-être lu dans les mouvements qu’il aura effectués lors de l’ordalie. Cette coutume a remplacé peu à peu l’ancienne, plus proche de la mission première des paladins : le nettoyage d’une zone corrompue. Il n’y a plus guère qu’au Talban que les jeunes écuyers vont encore prouver leur valeur dans une crypte obscure.

Une fois ordonné, le prêtre va la plupart du temps officier dans un des nombreux temples du Noir-Sceau. La plupart des villages dans les zones peuplées possèdent un temple. La chose est cependant d’autant moins vraie que l’on s’éloigne de la civilisation, les temples devenant simples autels loin des grands axes de communication, la présence du Noir-Sceau devenant quasi inexistante dans les coins les plus reculés d’Alarian. Ainsi, le Norvern reconnaît peu l’autorité du clergé, tout comme les régions les plus reculées du Rhü, deux contrées où les croyances sont plus orientées vers des superstitions locales et le druidisme. Il arrive cependant qu’un prêtre particulièrement pieux ou courageux — ou les deux ! — aille s’installer dans ces régions, où il recevra un accueil dépendant beaucoup de l’humeur du moment. Dans les zones où il a cour, le culte est d’importance, et le prêtre sera l’un des notables de la ville ou du village, ayant une influence morale comparable à celle du bourgmestre.

Guides de vie

Le prêtre officie lors des cérémonies et des fêtes qui rythment la vie des citoyens d’Alarian. Les deux moments de culte principaux de la semaine, tels que définis par la liturgie sigillaire, sont le Lever et le Coucher, respectivement à l’aube du le premier et au crépuscule du dernier jour de chaque décade (une semaine durant dix jours en Alarian). Le Lever est une cérémonie lugubre, commémorative de la fin des âges sombres : l’assemblée religieuse se présente devant le prêtre et entonne d’antiques complaintes en Primordial. La majorité de la population connaît ces prières sans trop comprendre ce qu’elles signifient. Il s’agit en réalité de l’histoire de la Grande Faute telle que décrite par Veiderlan, et un appel au pardon des dieux. Le Lever porte ce nom en raison du dernier chant, légèrement plus joyeux, et annonçant l’arrivée des prophètes.

Le Coucher est tout aussi solennel. Ayant lieu au crépuscule, des bougies sont allumées dans tout le temple, et les fidèles entonnent une série de cinq chants, louant chacun des prophètes, tandis que le prêtre brandit des reproductions des tomes sacrés devant l’assemblée. On se rappelle alors que l’humanité n’est pas digne, et qu’elle doit expier afin de recevoir le pardon des dieux. Les croyants s’agenouillent alors, et le prêtre et ses aides passent au sein des fidèles pour les bénir, l’un après l’autre, en appelant les dieux à se pencher sur chacun de leurs cas. Le Coucher représente la parole finale des prophètes aux Hommes, après qu’ils aient terminé leur cycle de révélation, qui dura dix jours.

Petit rappel à propos du calendrier : l’année est séparée en trois phases, l’Astild (le jeune âge), l’Astold (l’âge adulte) et l’Astuld (la vieillesse). Jadis, deux périodes d’ascèse et de pénitence, durant deux décades chacune, prenaient place en fin d’Astild et d’Astold. Elles ont été retirées lors de la réforme doctrinale suivant la Conquête, et même si des célébrations sont encore organisées lors des passages de période par les prêtres, elles sont souvent faites de manière conjointe avec des représentants du Lindo. La fin d’Astild est une célébration de la vie, et la plupart des villages d’Alarian vont organiser une fête pour les enfants entrés dans l’âge adulte l’année écoulée. Une cérémonie est souvent organisée par un prêtre du Lindo à cette occasion. La fin d’Astold est une cérémonie de deuil et de souvenir. Durant celle-ci, le Lindo célébrera le repos de la terre, et le Noir-Sceau, la mémoire des défunts et de ceux tombés. Quand c’est possible, les murs des temples sont couverts de voiles noirs brodés du nom des disparus, les nesnas, et une procession est faite jusqu’à la nécropole la plus proche, accompagnée de cantiques sacrés.

Mais le moment le plus important de l’année est la semaine sacrée, à la fin d’Astuld. Avant de retrouver la saison douce, cinq jours de célébration sont respectés dans tout Alarian. Ils célèbrent chacun la mémoire de l’un des prophètes.

La semaine commence avec le jour de Nurath. C’est une journée de rencontre et de partage, durant laquelle la communauté se retrouve, échange, se remercie pour l’année écoulée : chacun apprécie les bienfaits que l’autre lui apporte, et reconnaît en quoi il a agi au nom de la Meyat. On célèbre l’ordre et l’évolution positive de la société. Les prêtres des clergés s’identifiant à l’eau vont également organiser des cérémonies sous l’œil bienveillant du clergé du Noir-Sceau.

Le second jour est celui de Veiderlan. Durant cette journée est organisé un instant solennel de souvenir en mémoire des augustes ancêtres, dont les noms seront rappelés. On admoneste également — sans les nommer — tous les ancêtres honnis pour avoir outré les dieux. C’est également le jour de l’air.

Le troisième jour est celui d’Oguth-Nordol. Dans la capitale et les plus grands bourgs, une parade militaire est généralement organisée, car c’est le jour où l’on rend particulièrement hommage à ceux qui défendent la communauté. La terre est l’élément auquel ce jour est consacré.

L’avant-dernier jour est celui d’Eïstrelane. C’est une journée de liesse, durant laquelle on espère le pardon des dieux. Une grande cérémonie commence à la dernière heure du jour, afin de chanter le renouveau et l’avancée de l’Homme vers le jour où le Noir-Sceau sera levé, et l’Humanité absoute. Beaucoup d’Alarians se sentent emportés par une exaltation qui prendra son paroxysme le jour suivant : pour tous les croyants, la fin de la semaine est à la fois éprouvante et enivrante. C’est également le jour du feu, et le Lindo a pris une place grandissante dans les célébrations des deux derniers jours de la semaine sacrée.

Vient enfin le jour des dieux, dédié à Whænne, et à toutes les divinités. De grandes célébrations ont lieu, on lit le livre sacré, on en appelle à l’absolution. Suite directe des cérémonies de la veille, les cérémonies du jour des dieux sont un appel au pardon. Une grande procession est organisée dans la plupart des villes, partant du temple local pour aller jusqu’à un lieu sacré à proximité : au Talban, il s’agira souvent d’une nécropole ; dans d’autres lieux, une colline, afin d’admirer le lieu de vie de la communauté, de le présenter aux dieux, et de se souvenir, ensemble, de ce pour quoi on se bat.

Guide des âmes

Les citoyens se tournent vers le prêtre lorsqu’ils doutent, lorsqu’ils cherchent des réponses aux questions qui les taraudent. Car les croyants ont besoin qu’on les guide à propos de nombre de questions : les livres sacrés demandent à ce qu’on respecte la Meyat, et pour beaucoup de gens cela peut-être assez flou. Les prêtres indiqueront donc aux citoyens comment au mieux servir leur communauté, les rassureront sur les fautes qu’ils auront commises, ou les puniront si celles-ci sont trop graves. L’idée est avant tout de faire de chaque personne un élément intégré à la société, utile à tous, et obéissant aux tenants de l’ordre.

Les prêtres seront également amenés à interpréter les signes que les croyants voient dans le monde ou dans leurs rêves. Un nuage volant à contre-courant ? Une nuée d’insectes semblant montrer un chemin ? Un arbre sur lequel une mousse figurant une vouivre est apparue dans la nuit ? Un étrange bruit de hache dans une forêt pourtant abandonnée ? Autant de signes qu’une divinité tente d’entrer en contact avec le monde, et pour les élucider, pour savoir qu’en faire, le peuple a besoin des prêtres. Ils guident ainsi les futurs clercs, les aident à comprendre la foi nouvelle qui semble avoir besoin d’eux pour voir réellement le jour. Étant donné que, presque partout, les seuls lieux de culte sont les temples du Noir-Sceau, les prêtres du clergé aident les aspirants clercs à organiser leurs cérémonies et à construire leur Foi.

Mais ce sont également eux qui ont l’importante charge de s’occuper des morts. Il y a différentes méthodes d’embaumements, et différents rites funéraires, en fonction de la façon dont la personne a vécu. Mais une chose demeure : il est du devoir d’un prêtre du Noir-Sceau de s’occuper des décédés, quel que soit leur extraction, d’où qu’ils viennent, car toute mort est sacrée. Ainsi, on a pu voir des prêtres organiser des battues pour retrouver des corps, longer les côtes pour retrouver les noyés, ou se mettre personnellement en danger pour permettre d’offrir les derniers sacrements à un voleur tué par une bande rivale — bien que cela soit rare, en Alarian, tout le monde se rend compte de l’importance que revêt le service funéraire. Car s’occuper des morts, c’est éviter qu’ils ne reviennent, et tout le monde craint les fantômes.

Lors de la cérémonie funéraire, le prêtre disposera d’un outil d’importance : son symbole sacré, frappé de la croix du Noir-Sceau. Il y a trois prières en prose d’une quarantaine de lignes chacune, qui seront récitées par le prêtre, tandis qu’il touchera le corps avec une des extrémités de sa croix :

  • « [...] en ce monde, il n’y a plus rien pour toi, alors part l’esprit serein [...] » : avec l’extrémité gauche vient la guérison de l’âme, une prière visant à apaiser l’esprit du défunt. La mort est un trauma, et il est important que l’âme s’en aille en paix, afin de trouver la Quiétude ;

  • « [...] car tes ancêtres ont péché, mais par ta vie, tu auras œuvré contre l’Oprobre [...] » : avec l’extrémité droite vient la prière de repentance, rappelant que, quel que fussent les fautes commises par le défunt dans le monde mortel, elles n’étaient rien par rapport à la Grande Faute ;

  • « [...] accueillez cette âme, et offrez-lui la Quiétude [...] » : avec l’extrémité supérieure vient la supplique de l’accueil, demandant aux dieux d’accepter l’âme.

Vient ensuite la toilette du mort. Les nobles sont souvent momifiés, et un soin particulier leur est apporté ; les héros et ceux qui ont eu une vie particulièrement importante au sein de leur communauté peuvent subir le même traitement. Les gens du commun subiront une toilette mortuaire plus simple. Tous les corps sont exposés dans le temple pendant une journée afin que la communauté puisse venir les pleurer, puis sont mis en terre dans des nécropoles. Durant cette journée de veille, le prêtre local du Noir-Sceau est chargé d’entretenir une flamme, servant à purifier l’âme du défunt. Les criminels et ceux qui n’ont pas vécu en accord avec le dogme du Noir-Sceau sont incinérés et voient leurs cendres livrées au vent, afin d’être emportées loin de la communauté à laquelle ils ont tourné le dos.

À noter qu’à l’aube du clergé, tous les corps de la région étaient mis en terre à Thahad-Kohök. Cela permit pendant plusieurs siècles de s’assurer que les morts-vivants ne viendraient pas hanter les villes et villages. Depuis la baisse de l’activité nécromantique en Alarian, des nécropoles locales ont fini par émerger. Il est en effet plus pratique de faire quelques lieues pour enterrer ses défunts plutôt que de traverser l’intégralité du pays ! Cependant, ces nécropoles restent à l’écart des villes : on ne sait jamais, les morts pourraient revenir, autant qu’ils aient un peu de chemin à faire.

Ensuite, le nom des héros et des gens du commun sont ajoutés aux nesnas : en général, il s’agit de grands pans de tissus sur lesquels les noms des ancêtres sont brodés, une sorte d’état civil religieux. Quelques temples se contentent de registres.

Sur la route

Les clercs du Noir-Sceau qui ont choisi une vie d’itinérance forment une catégorie à part. Historiquement, ils s’occupaient de rejoindre des communautés isolées afin de leur apporter la lumière de la Foi, et de les protéger de menaces mortes vivantes. Bien que la non-vie soit un problème moins important de nos jours, les routes sont encore dangereuses, et les clercs itinérants restent des moines-guerriers capables de se défendre.

Ils permettent donc au clergé de garder le contact avec les villages trop petits pour accueillir un temple, mais servent également d’agents dans les régions qui subissent des troubles particuliers. Ainsi, les Hauts Profès n’hésiteront pas à envoyer des clercs itinérants enquêter sur des activités louches, aider une communauté qui en aurait besoin, ou éliminer une sourde menace grandissant dans le sein d’une antique nécropole. En dehors de ces mandats, les itinérants sont libres de leurs déplacements. Dans un des écrits d’Eïstrelane, il est dit que les pas des prêtres sont toujours guidés par les dieux, aussi ne remet-on pas en cause les pérégrinations des prêtres.

Les itinérants sont accueillis par les temples locaux quand il y en a. Sinon, ils trouveront toujours bon accueil auprès d’un notable de la ville. En effet, qui ne voudrait pas attirer le regard bienveillant des dieux sur sa demeure ?

Chez les nobles

Au fil des siècles, la situation en Alarian s’est progressivement améliorée. Le clergé sigillaire s’installait dans les différentes provinces, et à mesure que son influence s’étendait, les morts-vivants refluaient, les attaques se faisaient plus rares, les routes plus sûres. Et alors que le Noir-Sceau était une force avec laquelle il fallait compter, ses prêtres se sont lancés en politique.

De nombreux nobles apprécient d’avoir un prêtre à demeure, ne serait-ce que parce qu’ils entretiennent souvent une cour nombreuse, et que les courtisans, eux aussi, ont besoin de guidance spirituelle. Mais les prêtres du Noir-Sceau font également de bons conseillers, puisant dans la sagesse millénaire renfermé par les Cinq Ouvrages, ou dans la pléthorique production des exégètes. Enfin, les prêtres, en temps que lettrés, sont tuteurs des enfants des nobles.

Dans les villes les plus grandes, des prêtres servant des maisons rivales s’engagent souvent dans des débats théologiques publics, menant les conflits de familles sur un terrain religieux, spectacle ravissant les courtisans, toujours avides de bons mots. S’attacher les services d’un prêtre à la rhétorique acerbe est toujours un gage de réussite sociale pour les aristocrates. C’est cet aspect d’amuseur public qui vaut à ces prêtres les railleries de leurs pairs plus sérieux et plus versés sur la pure spiritualité.

D’une manière générale, les nobles ont un regard au pire neutre, au mieux bienveillant sur le Noir-Sceau. Les écrits d’Oguth-Nordol parlent du respect de la noblesse, et même au pire des Âges Sombres, les inquisiteurs ne levaient que peu la main sur la noblesse. Les bûchers sont pour la corruption du peuple, l’aristocratie étant souvent au dessus de tout soupçons.

Économie et politique

Le clergé du Noir-Sceau brasse une quantité colossale de richesses, bien qu’il n’en conserve qu’une modeste partie. Le culte possède des terres cultivables, et des monastères produisant des biens manufacturés. Si une grande partie de ces richesses sont redistribuées aux nécessiteux méritants, le reste est vendu afin de constituer une réserve d’or. Les temples reçoivent également de nombreuses offrandes, entretenant la richesse du clergé. Cependant, cela ne choque personne : le dogme du Noir-Sceau impose le service à sa communauté, et leur or sert avant tout à faire fonctionner l’ensemble de la société d’Alarian. Ainsi, si le flux de monnaie passant entre les mains du clergé est sans doute le plus important du royaume, la richesse du clergé ne saurait au mieux que faire esquisser un sourire narquois à un dirigeant de la Guilde du Fidus.

Bien qu’ils puissent posséder des biens, les prêtres ne sont pas censés posséder de terres. Cette règle s’est cependant relativement assouplie au cours du temps, et le clergé ferme les yeux sur les petites affaires personnelles de ses agents, tant qu’en public, ils font preuve d’une austérité de bon aloi. Cela permet également de tenir les prêtres en otage : un clerc seul ne pourrait sans doute rien faire si sa hiérarchie décidait soudainement de lui confisquer ces biens. Cela n’est jamais arrivé, sauf pour des cas exceptionnels (trahison, démonisme…), mais qui sait ? Pour ce qui est des besoins au jour le jour, les prêtres peuvent toujours attendre du culte qu’il les loge, les habille, les équipe et les nourrisse (dans les limites du raisonnable, c’est à dire de façon assez spartiate, en accord avec le dogme).

Monter dans la hiérarchie signifie également avoir accès à des ressources plus importantes. Ainsi, un prêtre itinérant vivra souvent aux crochets des Profès des temples, alors que ces derniers pourront compter sur les richesses de la communauté qu’ils servent — ce qui fait une grande différence entre un Profès de Talbeth-Hav et un autre dans une commune reculée du Rhü ! Les Haut-Profès gèrent les budgets de toute une région. Les membres du collège des suffètes ont accès à toutes les richesses du culte.

On devient Profès en remplaçant son mentor, ou en bâtissant un nouveau temple — soi-même, ou avec l’aide et l’aval du clergé. Quand un Haut-Profès décède ou devient inapte au service, le collège des suffètes nommera un remplaçant. Sauf lorsqu’ils décèdent de mort violente ou inattendue, les remplacements sont prévus de longue date, et le Haut-Profès a souvent glissé un mot à propos de celle ou celui qu’ils voyaient les remplacer. Dans les autres cas, les recommandations des Profès de la région sont attentivement écoutées. Cela conduit les prêtres les plus ambitieux à tenir un vaste réseau de clientélisme — avec plus ou moins de bonheur. Les membres du collège des suffètes nomment leur héritière ou héritier à leur accession au pouvoir. À la mort du haut prêtre du clergé, c’est le collège qui nommera son remplaçant, après une décade de prières, de recueillement… Et de débats. La décade permet aux mânes des ancêtres, et notamment de Whænne, de conseiller les prêtres.

Interdits

Pendant longtemps, le Noir-Sceau imposait sa loi, presque tous les aspects de la vie quotidienne étant encadrés par le clergé. Depuis, le pouvoir temporel a repris les rênes, et l’on ne mélange plus les prisonniers de droit commun aux blasphémateurs. À présent ne subsiste de l’autorité sigillaire que les quelques interdits qui se sont imposés au fil du temps.

L’interdit majeur du culte est le blasphème. Il est interdit de remettre en doute l’existence des dieux ou leur pouvoir, d’œuvrer à la destruction de leur œuvre, ou de saper de quelque manière que ce soit les efforts visant à leur retour. Les blasphémateurs sont extrêmement rares, leurs jugements sont expéditifs, et les sentences sont publiques, afin de décourager les émules. Ce respect des dieux s’étend au respect des morts : dépouiller les cadavres est interdits, exhumer des morts également. Aller à l’encontre de la survie de la communauté est interdit également : voler autrui, tuer son voisin, désobéir à l’autorité nobiliaire ou cléricale, s’approprier des ressources en cas de disette est sévèrement réprimé par le culte. Ces interdits sont cependant tombés dans l’escarcelle du droit commun depuis plusieurs siècles.

Suivant de l’interdit du blasphème est celui de la pratique de la nécromancie. Créer un mort-vivant est passible d’une mort rapide, et les écrits nécromantiques subissent des autodafés. L’étude de l’art noir est prohibée… Sauf pour une poignée de représentants du culte, dont le rôle est justement la lutte contre la nécromancie : connais ton ennemi, dit l’adage.

Les écrits de Veiderlan expliquent comment l’âme se fortifie à travers les âges, et finit par être digne de l’amour des dieux. Cela se traduit par trois cérémonies que les jeunes suivent avant d’atteindre l’âge adulte. C’est ainsi uniquement à leurs trois fois cinq ans qu’ils seront considérés comme membres de la communauté. Avant cela, un certain nombre de droits religieux leur sont interdits, car leur âme n’est pas considérée comme assez forte : citons par exemple l’interdiction qui leur est faite d’assister à la cérémonie du Lever, de peur que la réminiscence des Âges Sombres ne corrompe leur âme. En outre, les jeunes ne peuvent pas entrer dans des cryptes. Le ciel est considéré comme un élément purificateur, et les cryptes conservent dans leurs murs une part de la corruption des mortels qui y sont inhumés. Une âme faible risque de s’en imprégner.

Au-delà des interdits, la population suit plusieurs petits rituels issus du Noir-Sceau. Citons par exemple l’ablution matinale, afin que l’eau nettoie le corps et l’esprit des esprits profitant de la nuit pour corrompre les âmes. Avant le repas, il est de coutume de jeter une pincée de sel ou une miette de pain au feu, afin de s’assurer que la nourriture ne soit pas viciée — on raconte que les flammes vacillent lorsque c’est le cas. Les croyants visitent une ou deux fois par décade la nécropole la plus proche de leur village afin de rendre hommage à leurs ancêtres, et il est de coutume de déposer une poignée de sable près de l’endroit où reposent les aïeux. Des rituels de jeûne étaient observés autrefois, mais le Lindo a eu tendance à se réapproprier cette pratique et la lier avec de la méditation.

L’aventure

La déesse qui voulait mourir

À Tallien, au nord de Talbeth-Hav, existe un petit temple du Noir-Sceau à l’architecture typique du début du culte : ramassé sur lui-même, bas de plafond, aux voûtes en plein cintre taillées dans des pierres grossières. La différence avec des temples de la même époque est l’absence de bas-reliefs représentant les Cinq Prophètes, et pour cause : ils ont été camouflés par plaques de pierre, recouvertes de mosaïques reproduisant des passages des livres sacrés, écrits en alphabet primordial avec une délicate calligraphie. Autre étrangeté du lieu est la crypte présente au sous-sol, très petite, même par rapport aux standards de l’époque.

Un cartulaire entreposé dans les archives du clergé à Talbeth-Hav fait remonter le temple de Tallien très loin : il aurait en effet été bâti par Whænne elle-même ! En recoupant cette information avec d’autres écrits, on pourrait même penser que c’est là-bas que le Prophète serait enterré. En effet, Veiderlan, Oguth-Nordol et Nurath sont enterrés à Thahad-Kohök, mais personne ne sait où le corps de Whænne a été placé. La prêtresse a elle-même ordonné qu’il en soit ainsi. Pourquoi un tel mystère ?

La clerc a survécu ses compagnons de Foi de plusieurs décennies. Après une vie tourmentée dans une région en proie au chaos, victime de troubles post-traumatique après toutes les horreurs dont elle avait été témoin, Whænne n’aspirait qu’à la Quiétude, et la mort semblait lui échapper, malgré ses prières et ses suppliques. Loin d’être sotte, elle comprit que la ferveur dont faisaient preuve ses suivants lui offrait, d’une manière ou d’une autre, une longévité exceptionnelle. Sans en avoir conscience, Whænne était devenue le premier égrégore foulant le sol d’Alarian depuis la défaite du Peuple de l’Avant.

Terrifiée par cet état de fait, Whænne a décidé de disparaître publiquement. Elle fit cacher les bas-reliefs du temple de Tallien, lieu d’importance à l’époque, et ordonna à un de ses fidèles disciples, Yarl Nughol, de prendre la tête du clergé, devenant ainsi le premier Haut Prêtre. Elle lui ordonna, avant de disparaître, de mettre en place une réforme iconoclaste, et de retirer les représentations physiques des prophètes des lieux de culte.

L’iconoclasme du clergé eu une conséquence ironique. En effet, cela entraina un ralentissement de la survenue d’égrégore en Alarian. Le pessimisme du clergé, son rejet des images et sa paranoïa par rapport à la possibilité de cultes déviants ne facilitaient en réalité pas la survenue de nouvelles Fois, malgré la bonne volonté du culte.

Mais le plus tragique dans tout cela est que le plan de Whænne ne fonctionna pas complètement. Yarl Nughol appliqua les directives du dernier des prophètes, mais seulement à moitié : plusieurs temples échappèrent à sa vigilance, et il ne résista pas à l’envie de rendre hommage aux Prophètes en leur dédiant cinq jours sacrés, et à Whænne en particulier en mettant en place une cérémonie de succession du haut prêtre rendant hommage à la prêtresse. Celle-ci s’emmura dans la crypte du temple de Tallien avec une poignée de fidèles afin d’y mourir, mais le souvenir du prophète restait encore suffisamment vivace pour l’empêcher de mourir, mais pas assez fort pour qu’elle accède à un véritable statut de divinité. Depuis, la prêtresse est enfermée, toujours bien vivante, entourée des mânes de ses fidèles dont les âmes refusent de rejoindre la Quiétude avant la mort de leur maîtresse.

La campagne alarienne

La chute du Gramlin a produit un électrochoc pour le Noir-Sceau : la région est en effet un des lieux où le clergé est encore puissant, et la guerre porte son lot d’opportunités pour le culte. Tout d’abord, la diaspora de disciples du Gramlin a exporté des fidèles en Rhü et en Yelin. Mais surtout, cette catastrophe humaine résonne avec le dogme sigillaire : l’Humanité aurait-elle failli une fois de plus, pour avoir à subir une nouvelle guerre ? En tout cas, Osztarnaüs a conscience qu’il a des cartes à jouer, et ses prêtres ont été dépêchés afin de guider les réfugiés et d’enterrer les morts. D’une manière générale, tous les clergés sont mobilisés, du Lindo au culte du Grand Veneur, en passant évidemment par Sol Invictus. Le Noir-Sceau doit donc jouer des coudes afin de garder son influence. La guerre a cependant renforcé le rôle psychopompe du clergé sigillaire. Les tenants d’une ligne plus rude s’emparent également de la situation, étant en général à la fois plus dynamiques et plus versés dans l’art du combat, la guerre leur permet de briller.

Mais l’invasion rhagaronnaise a également créé une nouvelle tension au sein du clergé : les loyalistes, qui souhaitent servir la couronne d’Alarian, et les autres, qui n’ont que faire de la politique ou de savoir qui les gouvernera. Osztarnaüs lui-même est partagé. Le Rhagarron n’est pas opposé au Noir-Sceau, tandis que Khalidan semble se fermer aux conseils du Corbeau et tendre une oreille de plus en plus attentive à ses conseillers du Lindo et aux suivants de Sol Invictus. En outre, Osztarnaüs se rend compte que la politique de Khalidan est de plus en plus chaotique et qu’elle risque de déclencher une catastrophe. Mais d’un autre côté, se montrer trop conciliant envers l’agresseur pourrait lui aliéner une partie de la population. Le Corbeau évolue donc sur le fil du rasoir, et la situation ôte définitivement à l’agélaste toute envie de rire.

L’ancienne Haut Profès du Gramlin, Earlyn, a trouvé refuge en Yelin. Farouche partisane de la Couronne, elle a perdu son époux dans l’attaque rhagaronnaise, et, depuis, elle œuvre à trouver une solution pour se venger de l’envahisseur et du traître qu’est devenu le Smitin. Elle sert actuellement dans une unité de paladins du Noir-Sceau qui supervise l’organisation des camps de réfugiés, leur apportant des soins quand nécessaire, et les réconfortant en leur assurant que leurs défunts sont en paix. Cela lui permet de récolter des informations sur ce que les gens ont vu ou entendu. Son objectif à court terme est de trouver des personnes susceptibles de briser le no man’s land et de pénétrer au Gramlin afin de trouver une faille pour une éventuelle contre-attaque. Elle gagnerait sans doute à s’acoquiner au clergé de Sol Invictus, dont les objectifs sont sensiblement les mêmes que les siens : la grandeur de la Couronne.

Le Rhagarron a eu la bonne idée de remplacer Earlyn par un homme providentiel : Jaerilcar Hanion, un prêtre d’Astudipshir qui avait passé quelques années au Gramlin. Il en a gardé une connaissance des us et coutumes locaux, ce qui lui permet de ne pas être complètement considéré comme un étranger — mais un peu quand même. Jouant la carte de la conciliation et s’appuyant sur la sympathie naturelle qui émane de lui, Jaerilcar a fait mettre en terre et bénir tous les corps parsemant le Gramlin, amis comme ennemis, et distribuer autant de nourriture qu’on lui a permis. Trop peu de nourriture, hélas, la majorité des stocks rhagaronnais étant à destination de l’armée. Cela a créé un ressentiment d’une partie de la population, le reste abordant l’invasion avec le tempérament propre au Gramlin : de la résilience et de la résignation. Jaerilcar a cependant encore quelques atouts dans sa poche. Sa nomination n’est pas le fruit du hasard, son frère aîné, Jasdral Hanion, ayant œuvré en sous-main pour placer son frère, un pion posé dans les territoires conquis. Jasdral est à la tête de l’affaire familiale : ce qui avait commencé comme un caravansérail à Astudipshir il y a trois générations est maintenant devenu une opération commerciale d’envergure. Dans l’intention de poursuivre l’ascension fulgurante de la famille Hanion, les trois enfants ont suivi des voies différentes : l’aînée devait hériter de la fortune familiale, le cadet a fait ses armes, et le benjamin est parti étudier la théologie. Jasdral est de ce fait un vétéran de la guerre des hommes-lions, campagne dont il a hérité une triple balafre le défigurant atrocement. Le décès accidentel et simultané de son père et de sa sœur aînée a propulsé Jasdral aux rênes de la famille. Son cynisme et son arrivisme lui ont plutôt réussi jusqu’à présent.

Le dernier élément risquant de perturber la position du Noir-Sceau est la religion de Sol Invictus. Alarien n’apprécie guère ce clergé : ce n’est à la fois pas un outil efficace pour affermir son autorité, et leur obéissance ne lui est pas acquise. Ceci explique la froideur des prêtres de Sol Invictus vis-à-vis du Noir-Sceau. La vérité sur le Dieu-Dragon risque de raffermir la position des orthodoxes du clergé, l’âme du « sauveur » d’Alarian ayant été viciée par une entité quasi démoniaque. Les tenants de la dissolution risquant quant à eux de purement et simplement rejoindre les rangs d’Alarien, voyant en son avènement une forme d’aboutissement naturel à leur Foi : Alarien a redonné l’espoir à l’Humanité, et il s’est manifesté en temps que divinité. C’est là la preuve que les dieux existent, et que l’appel même du Noir-Sceau a été entendu.

Pour tous les autres, le vacillement récent du royaume va les forcer à prendre position. Et si des aventuriers venaient à découvrir la vérité sur les forces qui agitent le pays, ils pourraient alors les distiller de telle sorte d’influencer définitivement l’avenir du clergé.

Être un prêtre d’un clergé émergent

Un jeune clerc devra sans doute composer avec le Noir-Sceau et le Lindo. La naissance d’un culte arrive en général avec une révélation : vision, rêve, intervention surnaturelle, rencontre avec une créature sacrée… À la fois les prêtres du Lindo et du Noir-Sceau sauront conseiller le clerc pour qu’il interprète ses visions et qu’il fortifie son dogme, et il aura besoin des temples de ces deux cultes pour célébrer ses premiers offices. La relation qu’il entretiendra avec les prêtres des deux clergés sera ainsi d’importance.

En effet, les deux religions possèdent d’énormes ressources (financières, logistiques, intellectuelles...), et ils seront prêts à les partager. Mais tout a un prix, et, en l’occurrence, il sera spirituel. Car imaginons un jeune clerc, perdu par les révélations qu’une divinité émergente lui envoie. En allant demander de l’aide au prêtre local du Noir-Sceau (ou du Lindo) pour fortifier son culte, le clerc émergent verra sans doute les dogmes de ces deux cultes « pénétrer » son propre credo. Cette influence ne sera même pas malveillante : la plupart des prêtres des deux religions veulent réellement aider, et le font du mieux possible, mais ils ont chacun une façon de voir le monde précise et auront tendance à promouvoir cette vision.

Imaginons alors que le jeune clerc essaie de répandre sa Foi sans aide extérieure. Sa vision sera donc plus pure. Mais dans ce cas, un prêtre orthodoxe du Noir-Sceau pourrait découvrir ce nouveau clergé. S’en suivrait alors une enquête, peut-être des complications avec des accusations (fallacieuses ou non) de démonisme. Ou alors, le prêtre pourrait avoir l’idée d’ » organiser » un peu ce culte, en promouvant une autre version du dogme, plus inspiré du credo du Noir-Sceau. Et ceci risquerait d’amener à la création de deux avatars : un propulsé par une foi sigillée, l’autre correspondant à culte originel.

Mais le Noir-Sceau peut également aider. La réussite d’un clergé attire des convoitises, ou des schismes peuvent survenir. Un clerc qui verrait un hérésiarque remettre en question son clergé pourrait utiliser la puissance purificatrice du Noir-Sceau sur ses ennemis — pour peu qu’il arrive à prouver que l’hérésiarque est un danger pour le renouveau de la Foi en Alarian.

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Sacré boulot.

Je met direct lapinlapinlapinlapin !

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maudit : Sympa ! C'est pour Paorn ?

(Private joke Redac' Casus, cherchez pas plus loin...)

lapin : Pas mal du tout.

lapinlapin : Très bien, vraiment.

lapinlapinlapin : Mais carrément !

lapinlapinlapinlapin : Membre de la Guilde des Bâtisseurs d'Alarian.

lapinlapinlapinlapinlapin : Allez hop ! Ceci est désormais une Ressource Officielle pour Alarian !!! Si si !!

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4 lapins sur 5 ? J'en déduis que les tonneaux de bière de Flamlin ne sont pas encore arrivés chez toi joyeux

Ceci dit, merci du retour gêné

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Faire confiance à Dorhin, Hurgar & Lorgrund Express pour la livraison n'était peut-être pas une si bonne idée finalement... cool

Développe encore ton texte, lâches toi en restant sur cette ligne et on en reparle plus que serieusement pour le 5ème lapin...

Ce message a reçu 1 réponse de
  • Quinn_Jolinar
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Phil

S'il y a des lapins en jeu maintenant, je vais mettre les bouchées doubles sur certains de mes projets alariens content

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Bonjour,

Merci pour votre travail sur le clergé du noir sceau qui est tres inspirant.

Je me suis permis d'ajouter des élements concernant le monde des morts dans Alarian.

Le territoire du Sombre Veilleur se nomme l'abîme : morne territoire de cendre au ciel ombrageux ou errent les âmes des défunts avant d'être jugés.

il a la particularité d'etre perméable avec le plan materiel et l'on peut y acceder par certains passages, appelés cénotes, que l'on trouve surtout dans le Talban.

Durant les ages sombres le sombre veilleur a disparu de l'abîme, un puissant sorcier probalement au service du Grand Zebu Lunaire s'y est installé, opérant le renvoi des morts-vivants et ouvrant des passages aux démons des plans infernaux.

3 Paladins du Noir-sceau se sont sacrifiés en se rendant directement au coeur de l'abîme pour traquer les créatures qui ce sont installés là bas.

Leur foi leur a donné le pouvoir de se lier definitivement à l'abîme sans espoir de retour sur le plan matériel.

Ils vivent hors du temps materiel et attendent le retour du Sombre-veilleur. Le rituel les a modelés à l'image du sombre veilleur. Ils ont pris l'apparence de vieillard aveugles mais restent alertes et voient parfaitement malgré tout.

Il sont accompagnés d'un animal de compagnie qui peut rejoindre le monde matériel.

Les sorciers du monde materiel peuvent établir un pacte avec eux (pacte avec un immortel).

- Leur volonté et de rétablir la souverainté du sombre veilleur dans son royaume.

- Quand ils le peuvent ils accompagnent certaines âmes vers le repos éternel

- Ils receuillent certains mortels qui ce seraient égarés dans l'abîme

- Ils chassent les créatures funestes qui peuplent se monde étrange. créatures qui se nourrissent des âmes tourmentées.

Est ce que cela vous semble cohérent pour le monde d'Alarian?

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Déjà, j'aime bien l'idée du plan perméable au plan matériel, parce que cela permet des passages "accidentels" d'un plan à l'autre. En fait, je fais ça pour tous mes plans : creuser trop profondément peu mener au plan de la Terre, plonger assez loin peut égarer le voyageur dans le plan de l'eau... Voire dans les Abysses. Et ce sant qu'on s'en rende compte. Cela rend, je trouve, le lointain (géographique) un peu plus magique - et cela me rappelle la vision que la plupart des anciennes cultures avaient des réalités divines (l'Olympe qui est en haut d'une montagne, le monde des morts sumérien qui serait au delà des monts, etc)

De mon point de vue, le truc le plus étrange serait le rôle du Zébu Lunaire. Il me semble que ce soit un groupe plutôt dérivé d'une religion druidique déviante, plus que des sorciers/nécromanciens. Je les comparerais au culte de Malar des Royaumes Oubliés. Après, étant donné qu'ils sont au Talban, c'est légitime je pense de vouloir les relier aux troubles nécromantiques de la région.

Bref, j'aurais tendance à dire que c'est un début d'explication aux troubles qui ont émergé durant les Âges Sombres (je précise une chose : à ma table, j'ai sciemment décidé qu'il n'y aurait pas d'explication rationnelle au fléau mort-vivant. Je vous épargne les détails du pourquoi, mais en gros je préfère garder du mystère y compris pour moi-même content ). Du coup j'imagine que tu vois le Sombre Veilleur comme une divinité qui aurait été emprisonnée/éliminée par le Peuple de l'Avant ? Une des clefs pour libérer le Talban une bonne fois pour toute serait alors de trouver la pierre qui contient le dieu pour le libérer. Ou de réussir à transformer les paladins en égrégore, afin qu'ils servent de nouvelle divinité psychopompe... Et dans ce cas, comment cela va-t-il s'articuler avec la "politique" du Noir-Sceau ? Amis ou ennemis ? Qui va l'emporter dans le domaine de l'accompagnement des morts et de la représentation de l'après-vie ? En fait, l'idée qu'une divinité des morts émerge est intéressante en ce sens que cela peut crisaliser encore plus les oppositions au sein du Noir-Sceau.

Tes idées m'ont apportées deux autres points de réflexion : la différence entre un sorcier lié à un immortel et un prêtre (étant donné que chacun a des pouvoirs grâce à une créature immortelle) et un prêtre et un druide (étant donné que chacun est une forme de gardien de la Foi). J'aurais tendance à dire que (attention, je vais parler un peu de la campagne alarienne après)...

  • Un prêtre gagne ses pouvoirs grâce à une divinité qui émane de la Foi collective (on est presque dans le concept jungien d'inconscient collectif). D'ailleurs la divinité, si elle était mortelle avant, perd sans doute de son libre arbitre lors de la transformation en égrégore, étant donné qu'elle sera façonnée par la Foi de ses fidèles (Foi qui elle même sera façonnée par les actions de l'avatar, certes, mais les actions peuvent être mal interprétées par les fidèles, l'avatar peu se dédoubler suite à un schisme...). Le sorcier se lie grâce à un contrat (conscient ou inconscient) avec une créature préexistante, mais celle-ci conserve son intégrité morale : le pouvoir confié au sorcier est direct, immanent, comme un "tunnel" construit lorsque le contrat est passé, alors que pour un prêtre, le pouvoir est diffus, transcendant, il est conséquence d'une volonté de groupe. Bon, c'est sympa tout ça, mais c'est très intellectualisant. Au niveau jeu, comment peut-on eploiter ça ? Imaginons un Sorcier au service d'Alarian (en temps que Seigneur Immortel, étant donné qu'avec sa fusion avec Kür il est un peu des deux mondes : mortel et avatar) et un prêtre de Sol Invictus (qui est la représentation que le monde se fait d'Alarian), il y aura forcément une dérive entre la volonté d'Alarian telle qu'il l'exprime à son sorcier, et celle interprétée par le prêtre. Si Alarian/Sol Invictus venait à vaincre et à s'imposer en temps que divinité, je verrais bien un ordre de sorciers liés par un pacte, chargés de traquer des prêtres qui vénéreraient une version plus idéalisée d'Alarian, et qui de ce fait représenteraient un risque de créer un nouvel avatar.
  • La différence entre la Foi druidique et la Foi des prêtres s'était posé à ma table. Je vais être moins prolixe parce qu'on a pas réellement trouvé de façon d'utiliser ça en jeu autrement que comme "ce sont un peu deux faces d'une même pièce". Pour moi, la différence entre les deux Foi sont une question de point de vue : le prêtre va projeter sa Foi dans une figure (la divinité), et va lui prêter des intentions. Il y a une forme d'incarnation des concepts dans une créature figurative. Alors que le druide vénère "la nature"/"le monde"/"la vie"/"l'ordre naturel"/"le cycle des métamorphoses" (rayez les mentions inutiles) comme un tout, un concept supérieur et universel, sans le personifier. C'est pour cela qu'on pourrait voir des divinités naturelles (Grand Veneur, divinités saisonnières) côtoyer la religion druidique, plus générale. Et c'est aussi pour cela que le Lindo et le Noir-Sceau, conceptuels (priant respectivement le concept d'ego/de puissance intrinsèque de l'individu ; et le concept de Foi/croyance en le pouvoir des dieux), n'ont pas besoin d'avoir une religion bien ancrée dans une région pour voir leurs prêtres posséder des pouvoirs.
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Merci pour ton apport leLemniscate.

Tu as raison pour le zebu lunaire, c'est d'avantage un culte druidique mauvais.

Aussi il est plus logique de choisir un necromant qui rejoint l'abîme pour s'accaparer ses sources d'energie negative durant l'absence du sombre veilleur.

Je conserve l'idée des paladins du noir-sceau gardiens de l'abîme car cela offre la possibilité de proposer des pactes aux sorciers avec des créatures immortelles qui collent au cadre de jeu. Je voyais pas trop l'interet de proposer de suite un pacte avec un immortel comme Alarian-Kür ou Dame Hiver, mais je voulais cependant quelque chose qui soit tout de meme rattaché à l'histoire d'Alarian.

Pour revenir à l'Abîme, de nouveaux cultes concurrents pourraient faire naître un nouveau maître des lieux. Cela pourrait etre un voeu des 3 paladins de trouver un digne successeur.

Pour la perméabilité du plan de l'abîme avec les plans inferieurs des enfers j'y trouve un interêt stratégique pour les exilés demoniaques (Cadre de campagne p221) qui cherchent a rejoindre leur plan infernal sans passer par la Citadelle démoniaque (cadre de campagne P266). Ils sont donc prets à s'allier avec ceux qui connaissent l'emplacement secret des cénotes.

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J'ai mis à jour le premier post avec deux nouvelles parties : "Vivre le Noir-Sceau", qui explique comment vivent les prêtres du Noir-Sceau et comment la société vit au rythme de cette religion, et "L'aventure", qui parle de deux-trois choses que j'ai mis dans ma campagne

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Aujourd'hui est un jour de Civet (+1 lapin) !!!

Regarde ta messagerie... cool

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?

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C'est une joke alakon. Remonte le fil, tu comprendras moqueur