Edito Plato :

Ce n’est pas facile tous les jours d’être un magazine papier. Déjà parce qu’une coquille échappée ne peut pas être corrigée discrètement (on a nos marottes !). Mais surtout sur le plan économique : outre une augmentation progressive des frais de port au fil des ans, la crise du papier génère des coûts supplémentaires.
Ce terme « crise » ne parle pas d’une industrie papetière en difficulté, malgré l’augmentation déjà importante du coût de l’énergie que les fournisseurs répercutent. La crise est en fait du côté des clients. D’après Alternatives économiques, la quantité de papier graphique a été divisée par plus de trois depuis 2006, notamment au profit du carton nécessaire au commerce en ligne, jusqu’à devenir sous-capacitaire. Et ce qui est rare est cher : une hausse des prix de 45 % en moyenne entre octobre 2021 et mars 2022, d’après le Groupement des métiers de l’impression et de la communication, et qui s’est poursuivie depuis.
C’est pourquoi vous remarquerez que le prix de Plato a augmenté, pour répercuter en partie ces frais. Pas de gaité de cœur, et pas pour assouvir nos envies, ni de champagne ni d’éditions collector. Mais dans l’espoir de continuer à mener nos enquêtes comme celle sur la ligne éditoriale, à composer des dossiers sur Andreas Stedding ou Pandasaurus, bref, être cet objet peut-être un peu décalé en 2022 mais que vous aimez tenir en main : un magazine papier.