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Black Book Éditions, le site de référence des jeux de rôle

Preview Earthdawn 1 Horreur 19/01/2010

Vous êtes très nombreux à l'attendre, le Recueil du maître de jeu de Earthdawn, sortira en février, fort de ses 550 pages de background, bestiaire, et plus encore. Grâce à cet ouvrage massif, vous pourrez jouer à Earthdawn pendant plusieurs millénaires au moins !

Le petit extrait suivant est tiré du chapitre sur les Horreurs, ces créatures de cauchemars qui font toute la saveur du monde de Earthdawn (lecture réservée aux maîtres de jeu).

" Ce récit dérangeant nous vient de Mystal Douces-mains, un humble rebouteux du village de Cercle-rond, dans l’arrière pays, près du lac Ban. "
• Kerrith Langue-dorée, scribe assistant de
la Grande bibliothèque de Throal 

Nous sommes suffisamment intelligents pour nous méfier des étrangers. Le ménestrel errant, le ferblantier ou le colporteur à la recherche d’une journée de profit ou d’un abri pour la nuit… Ceux-là, nous les aurions testés, pour être sûrs qu’ils étaient ce qu’ils semblaient être. Ou au pire, nous les aurions chassés. Aucun intérêt à prendre des risques en ces temps après tout. Mais qui peut chasser une enfant abandonnée ? Surtout une enfant si mignonne…

Elle ne devait pas avoir plus de six ans, ai-je pensé quand j’ai posé mes yeux sur elle pour la première fois. Elle nous dit que son nom était Lilla, le mot elfique signifiant « l’or », la couleur des jolies boucles qui cascadaient dans son dos. Ses yeux étaient aussi bleus que le cœur d’un ciel d’été. J’avais déjà vu des yeux bleus avant, mais jamais de cette teinte là.

C’était une délicate petite elfe, et j’ose dire qu’elle était faite de sorte à toucher le cœur de toutes les races. Je l’ai recueillie alors que je partageais ma maison avec mon apprenti, Cevas. Le pauvre Cevas était un peu simple d’esprit, et il était parfois frustré quand il ne parvenait pas à apprendre une compétence, mais une fois que Lilla fut là, il était tout le temps heureux. Sa seule présence semblait le calmer.

Au début, les gens dirent qu’elle nous avait apporté chance, et c’était vrai : du jour où nous avons accueilli Lilla, le temps fut clément pour les fermiers. Le soleil brillait quand la terre avait besoin d’être labourée et semée, et une douce pluie tombait une fois que les graines étaient en terre. Nous étions tous si heureux, à l’idée de la récolte exceptionnelle que nous allions avoir, après des années passées à moissonner des cailloux et des tiges arides à peine bonnes à nourrir les mules…

Tout semblait aller bien pour tout le monde… Personne ne tomba malade, les poules de tout le monde pondaient de beaux gros œufs, les potagers prospéraient, les harnais n’avaient jamais besoin d’être réparés. Toutes sortes de petits désagréments disparurent de nos vies quotidiennes, et nous avions l’impression d’être vraiment bénis.

Les choses commencèrent à se gâter cette nuit d’été où la grange d’Anaster brûla jusqu’aux fondations. À cette époque, tout le monde, y compris Anaster, dit qu’il avait eu beaucoup de chance, car l’un de ses fils ou quelqu’un d’autre avait laissé la porte de la grange ouverte, et tout le bétail s’était sauvé quand il avait senti la fumée. Il n’avait donc perdu qu’un bâtiment, et bien qu’il fût dommage que ce fusse arrivé, Anaster était heureux que ce n’eusse pas été pire. Il était même réellement ravi à l’idée de construire une nouvelle grange. Nous n’avions pas eu de fête digne de ce nom à Cercle-rond depuis des années, car le dur labeur de chaque jour nous épuisait trop. Mais construire une grange est un heureux événement : le travail est simple quand tout le monde s’y attèle. Tout le village se rassemble pour fêter la fin d’une telle construction puis passe la nuit à chanter et à danser (pour ceux qui étaient assez jeunes pour avoir encore la force de le faire). Anaster regarda donc juste les restes brûlés de sa grange et sourit, comme si cette perte était un cadeau d’anniversaire qu’il avait toujours désiré.

Lors de la reconstruction de la ferme, Tarris, la charpentière glissa du toit et se cassa la jambe en trois endroits. Je replaçai les os, mais vu la façon dont ils s’étaient brisés, je savais que Tarris ne pourrait plus jamais marcher correctement. Quand je lui dis ceci, elle me regarda et dit « ça aurait pu être pire. J’aurais pu me casser quelque chose qui me coûte l’usage de mes mains. » Et je hochai la tête, souriant comme un imbécile, soulagé qu’elle le prenne aussi bien.

Quelques semaines plus tard, quand je passai voir comment allait Tarris, je la trouvai en train de clopiner sur une béquille improvisée. Deux semaines seulement s’étaient écoulées, et je savais que les os n’étaient pas encore ressoudés. Marcher en s’appuyant sur eux devait être comme de marcher sur des lames de couteau.

Tarris aurait dû hurler de douleur. Mais non. Elle était trempée de sueur et ses yeux étaient vitreux, je savais donc qu’elle ressentait quelque chose… Mais quand elle me vit, elle sourit et me dit de regarder. Et je le fis. Tarris aurait du être au lit, j’aurais du la porter et la coucher plus vite que je ne peux dire mon propre nom. Mais je restai là et regardai ma patiente broyer les extrémités brisées de ses propres os dans une belle tentative pour s’estropier définitivement, et tout ce à quoi je pouvais penser, c’était à quel point elle était merveilleusement courageuse.

Finalement, elle ne put pas faire un pas de plus et elle s’effondra contre son lit en poussant un hurlement. Ce bruit me fit revenir à moi, je me précipitai vers elle pour la déposer sur le lit aussi délicatement que possible. Chaque mouvement la faisait hurler, mais elle semblait presque aimer ça. Quand je lui demandai ce qui lui avait pris d’essayer de marcher si tôt, elle sourit et me dit « parce que la douleur me rend vivante. C’est merveilleux. »

Suite et fin de l'extrait sur l'Horreur Joie dans le Recueil du maître de jeu.

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