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CASUS BELLI

Casus #16 Maxime Chattam & crowdfundings 24/09/2015

Comme vous le savez, pour tenir dans le mag, la grande interview de Maxime Chattam de CB#16 a subi quelques coupes drastique, mais certaines méritaient clairement d'être retranscrites à l'intention de nos lecteurs. Nous vous proposons donc aujourd’hui un nouveau morceau inédit qui vient compléter le superbe entretien de CB#16, dédié aux crowdfundings.

CB : Pour finir, que penses-tu des crowdfundings ?

MC : En gros, je n’y vois que des avantages ! Moi, je suis 100% pour. Quand je vois les mecs sur les forums qui s’emballent, qui s’en prennent aux éditeurs, j’ai envie de leur dire : Hé oh, keep cool ! On parle d’édition de jeux de rôle. De jeux de rôle ! C’est à dire d’une niche économique. Donc des éditeurs qui, dès qu’ils tentent un nouveau jeu de rôle, prennent un pari économique qui, très souvent peut leur coûter leur vie financière. Donc je trouve que le crowdfunding c’est une bonne formule pour limiter les risques financiers et ajuster le produit à la clientèle.

Et puis il y a le fait que plus un crowdfunding marche, plus on gagne tous. Puisque plus ça marche, plus le consommateur va avoir de bouquins, de goodies, de trucs... En général, le bon rôliste qui se respecte aime le goodie !!! [rire] J’en fais partie !!!

CB : Est-ce que du coup, ça ne risque pas - parce que ça, c’est un argument qui est avancé par certains – est-ce que ça ne va pas pervertir le principe du crowdfunding ? On l’a vu sur L’Appel de Cthulhu, il y a plein de goodies, plein de trucs supers, et du coup, lors du crowdfunding suivant, il y en a par exemple, qui ont trouvé que le crowdfunding de BBE pour Numenéra n’était pas intéressant, parce qu’il y avait moins de « bonus ». Du coup, ça peut être un effet pervers, non ?

MC : Noon ! Je pense qu’il y a un moment où il faut arrêter de se comporter comme des gamins pourris gâtés. Il faut juste reprendre les choses telles qu’elles sont. C’est à dire qu’on ne compare pas un Numenéra et un Appel de Chtulhu ! Numenéra, c’est un moyen de tenter un jeu de rôle qui intéressera peut-être de gens. La preuve puisque c’est financé ! Après, ça n’a pas soulevé autant de monde et autant d’argent – on parle quand même de 70.000 euros face à 400.000 ! – donc on ne peut pas demander à avoir les mêmes choses ! Et puis après, encore une fois, ce n’est pas le même marché. L’Appel de Cthulhu, c’est un énorme marché, il y a énormément de monde, donc ils ont pu rajouter des trucs. Après, il ne faut pas oublier que l’éditeur doit pouvoir quand même se faire de l’argent, pour pouvoir payer ses salaires, les traductions, la maquette, et pouvoir investir sur la suite.

Le JdR, ça reste industrie fragile et limitée. On ne parle pas de mecs qui roulent en Porsche ou en Ferrari, et je suis sûr que les responsables de BBE et de Sans Détour, qui sont parmi les plus gros éditeurs, ne passent pas leurs journées à boire des cocktails au bord d’une piscine dans les Maldives ! Ce sont des passionnés avant tout. S’ils gagnent de l’argent avec le JdR, tant mieux, c’est mérité parce qu’ils ont pris un risque ! Mais après, c’est pas des grosses boîtes ! Ils n’ont pas beaucoup d’argent à investir, et s’ils se plantent, ça peut leur coûter leur carrière et couler leur boite. Donc déjà, faut arrêter avec ce mythe.

Après, on peut se demander pourquoi Sans Détour fait L’Appel de Cthulhu. D’abord, parce que financièrement, c’est quand même mieux pour eux de faire un truc qui n’est pas risqué. Et certes, L’Appel de Cthulhu, ce n’était pas risqué, mais il n’y a que des avantages ! Avantage pour eux : ils préfinancent tous les investissements qu’ils ont à faire : achat de licence, de traduction, de maquette, de fabrication… Et puis ça leur permet de voir venir le marché en précommande, ils savent combien ils vont en tirer. En contrepartie, ils rajoutent des produits aux financeurs. Et donc finalement, nous, en tant que rôlistes, on y gagne : on se met à gagner des tas d’objets, des dés, des crayons… C’est des conneries, mais des bouquins en plus, des illustrations… C’est génial ! Si Sans Détour n’avait pas fait le crowdfunding, et avait décidé de faire l’édition de façon plus classique, ils auraient sorti des bouquins plus classiques en se basant sur leurs ventes passées, point barre. Là, aujourd’hui, on va tout avoir, en très peu de temps. Beaucoup plus que prévu, dans une belle qualité. On a tout gagné !

Côté BBE, si les campagnes Pathfinder sont toutes financées par crowdfunding, très bien ! Comme ça, l’éditeur ne prend pas de risque et peut éditer les campagnes qui jusque-là n’étaient pas rentables et menacées d’extinction ! Et en plus, les produits y gagnent en qualité et les financeurs gagnent également des bonus. Là, sur Le Conseil des voleurs, il va y avoir l’étui, les cartes, l’option des livrets de théâtre, le tout dans un beau coffret, avec en plus un signet, les cartes… C’est cool ! Et c’est mieux que la campagne toute con avec juste son bouquin, quoi ! En plus, il y a une version collector pour les fans qui aiment bien ce genre de truc, qui ne serait pas sortie avec une édition traditionnelle. Bref ! J’ai envie de dire : « Quel est l’inconvénient ?! »

Je ne vois aucun inconvénient majeur à ce système ! Après, il y a des délais, OK ! Mais ça fait partie du marché. Qu’un éditeur ait du délai sur un crowfunding, ce n’est pas grave ! La seule chose que l’éditeur doit aux gens qui ont participé, c’est de la com’. Si un éditeur communique régulièrement, sans nécessairement rentrer dans tout le détail, mais juste pour s’expliquer, en disant éventuellement qu’il y a des complications, qu’il s’excuse… J’ai participé au crowdfunding de Pavillon Noir, il y a un an et demi ; on n’a rien reçu encore, ça ne me pose aucun problème ! Aucun ! Parce que BBE a communiqué en expliquant les raisons du retard. Pas de problème ! On comprend ! Ca se fera un jour. De toute façon, je ne suis pas pressé, il y a tellement d’autres trucs qui sortent !

En plus, ils ont eu l’intelligence de comprendre leurs erreurs, ce qui fait que maintenant, ils lancent un crowdfunding quand ils ont déjà fini la traduction et quand ils en sont à la maquette. Ce qui est hyper malin de leur part, ça prouve qu’ils sont pro, qu’ils apprennent de leurs erreurs. Ils communiquent pas mal, je trouve, sur leurs trucs. C’est tout ce que je demande, moi.

Après, il ne faut pas non plus abuser. Par exemple, j’ai participé au premier crowdfunding pour Les ombres d’Esteren. J’y ai vu un monde d’heroic fantasy avec un background plutôt attirant. Et à l’époque, ils annonçaient un livre des secrets, ce qui laissait imaginer un univers riche et des choses intéressantes. Je me suis dit que ça valait le coup. En cours de route, on nous annonce que finalement, la campagne va être plus grosse prévu et qu’il faudra plus de temps pour la sortir. À partir du moment où les choses ont été expliquées, pas de problème pour moi ! Là où j’ai tiqué, c’est qu’ils ont alors annoncé un nouveau crowdfunfing pour la suite, alors que tout le matos du premier n’était pas encore livré. Sans parler du fait que le fameux bouquin des secrets, qui pour moi est le truc fondamental du jeu, n’avait lui non plus pas été sorti. Lancer un nouveau crowdfunding alors que le premier n’était pas fini et que le livre des secrets n’avait pas non plus été sorti, je n’ai pas trouvé ça normal. Du coup, j’ai lâché ce jeu, parce que pour moi, c’est tout ce qu’il ne faut pas faire dans un crowdfunding ! Je trouve qu’ils ont mal géré leur histoire !

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