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Peut-on détacher l'½uvre de son auteur ? 37

Forums > Gnomes & liches

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C'est une question qui me revient souvent et je vais prendre deux exemples concrets pour l'illustrer.

Louis Ferdinand Céline et voyage au bout de la nuit. C'est un auteur avec qui ça ne passe pas. Ni ses idées politiques ni ses actes ne sont pardonnables. Sont œuvre phare, j'en ai subi la lecture au lycée. Ni son style ni son contenu ne me parle. Pour moi sa sanction ne fût pas suffisante.

Je ne parviens pas à séparer Céline de son œuvre car il y a trop de sa pensée dans celle ci pour que j'y arrive.

Contre exemple, le chanteur de Noir Désir.

J'ai toute la discographie, je les ai vu en concert. Leurs œuvres me parle. Bertrand Cantat à commis un crime irréfléchi sous l'emprise de substances chimiques. C'est un crime contre une personne alors que pour Céline je le vois comme un crime idéologique et donc de masse.

Bertrand Cantat à purgé sa peine. Normalement au yeux de la loi, il est quitte. Pour la famille de sa victime non. L'émotionnel prend toujours le pas sur la logique. Pas une critique du phénomène'

Pourtant il a vu ses concerts constamment attaqué au point de renoncer à poursuivre sa tournée.

Peux t'on dès lors détachées l'œuvre de son auteur et sinon quelle valeur accordés t'on a la peine purgée dans ce cas.

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Je ne sais pas si la question se pose en ces termes. Il me semble manifeste qu'on ne peut pas détacher l'oeuvre de son auteur, sinon, précisément, il n'y a pas d'oeuvre. L'oeuvre sans créateur n'existe pas. En revanche, est-il pertinent de juger une oeuvre au moins en partie en fonction de la perception que l'on conçoit de la moralité du comportement de son auteur ? Ma réponse (et elle ne vaut que pour moi, je n'ai aucune envie de convaincre qui que ce soit qu'elle serait bienfondée) : je ne veux pas le faire, car l'être humain sans tâche morale n'existe pas, et prétendre juger de la moralité d'autrui m'a toujours semblé déplacé. Du reste, quelques unes des plus grandes oeuvres de l'esprit humain ont été faites par des êtres qu'on jugerait aisément aujourd'hui comme monstres.

Cela ne m'empêche nullement, en revanche, de juger une oeuvre aussi en fonction d'un message qu'elle véhicule et qui pourrait éventuellement choquer mon "architecture" morale. Mais c'est là tout autre chose.

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Je vous rejoins.

Personnellement, je fais toujours une distinction entre l'œuvre et l'auteur, notamment quand l'oeuvre ne traite absolument pas des pensées de son auteur sur le monde réel.

Difficile de repérer l'antisémitisme de Wagner dans sa musique par exemple !

De même pour le racisme de Lovecraft. Même si on peut le soupçonner plus facilement dans ses fictions, ça reste un simple soupçon, car Lovecraft n'y dépeint pas le monde réel, mais le monde vu sous l'angle de la peur (dont la peur de l'étranger et des cultures inconnues font donc forcément partie). Ce n'est guère que quand il se lâche dans ses courriers ou certains de ses poèmes qu'on se rend compte qu'il était vraiment raciste...

Là où j'ai plus de mal, par contre, c'est quand l'œuvre est censée exprimer explicitement les pensées réelles de l'auteur. Dans ce cas, forcément, si elles ne me conviennent pas moralement, j'ai tendance à rejeter l'œuvre aussi...

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Là où j'ai plus de mal, par contre, c'est quand l'œuvre est censée exprimer explicitement les pensées réelles de l'auteur.
Gollum

Et parfois, les pensées réelles de l'auteur ne correspondent pas à ses actes. Exemple célèbre : Tocqueville qui, comme intellectuel, condamne les crimes faits à l'encontre des Nord-amérindiens en Amérique, mais qui, comme homme politique, vante les crimes faits par les Français à l'encontre des Algériens. Aussi étrange que cela puisse paraître, je crois qu'il fut sincère dans les deux cas. Nul n'est à l'abri de ses propres paradoxes. Et surtout, cela n'enlève aucune des qualités de De la Démocratie en Amérique.

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  • Gollum
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Merci beaucoup pour toutes vos réponses.

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Je dirais plutôt que Lolita scandalise les abrutis qui n'ont pas compris le livre, et surtout ceux qui ne l'ont pas lu. Je ne crois pas que ce soit ici une question de rapport à l'époque. Pour ce qui est de la Béatrice de Dante, en revanche...

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  • Utilisateur anonyme
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NooB294044
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Utilisateur anonyme

Je te rejoins aussi... Tout dépend des reproches faits à l'auteur... Et de leur époque aussi. Même si le racisme de Lovecraft est indéniablement du racisme, il ne faut pas négliger qu'il vivait en Amérique au début du XXe. C'est un peu facile, pour nous de le juger alors que nous n'avons pas baigné dans cette culture depuis notre plus tendre enfance...

Comme le chantait très judicieusement Goldman : "Et si j'étais né en 17, à Leidenstadt, sur les ruines d'un champ de bataille..."

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Oui, et mais nous parlons du contenu de l'oeuvre elle-même (éventuellement en rapport avec son temps, mais son contenu quand même), non de comportements (jugés) immoraux connus qu'aurait faits l'auteur de l'oeuvre et qui discréditeraient celle-ci par ricochet.

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A l'inverse de toi, Tiramisu Rex, j'ai tendance à lire un texte avec détachement, attitude qui me paraît impossible quand j'écoute un chanteur. Ainsi, il me semble qu'en concert, j'ai besoin d'avoir un minimum d'empathie avec ce dernier pour profiter de sa musique. La relation directe avec la musique écoutée sur scène suppose de se laisser emporter, de lâcher la bride : une forme de transe. En tout cas, je m'imagine mal apprécier un concert sans y mettre un brin d'émotion. Donc, la part affective me paraît essentielle, il faut que le groupe/chanteur me soit un peu sympathique. J'aurais de ce fait du mal à écouter et voir sur scène en l'appréciant un type dont je sais par ailleurs qu'il a commis un crime de sang. Du reste, dans le cas de Cantat, qui a certes purgé sa peine, les réactions négatives sont liées précisément à cette part affective, me semble-t-il. Bon, cela dit, c'est d'autant plus facile pour moi de ne pas m'intéresser à ce type que je n'ai jamais beaucoup apprécié leur musique.

Alors que, inversement, quelle que soit la crapule qui a écrit un texte, la littérature est associée pour moi à une distance à la fois spatiale (l'auteur n'est pas là, à deviser avec moi) et temporelle (bien souvent il est mort et a vécu dans un monde qui n'est pas du tout le monde), qui me permet de la lire avec un plus grand recul. Un texte peut m'émouvoir, me faire rire, pleurer, ou me mettre en colère, mais tout en ressentant cette émotion issue de la lecture, je sais que je lis, je me vois lire, donc suis davantage dans l'analyse.

Baudelaire n'est pas foncièrement sympathique : provocateur, snob (dandy, quoi!), sexiste, belgophobe (?), intransigeant, menteur. Et pourtant sa poésie est une œuvre d'art, qui m'émeut infiniment (alors que la poésie n'est pas forcément mon genre littéraire de prédilection). Et ses faiblesses le rendent finalement plus humain et finissent même par me toucher.

Evidemment, je comprends bien ta gêne vis-à-vis de Céline. C'est un problème qui m'affecte depuis bien longtemps, et je ne sais pas bien quoi en faire. Le voyage au bout de la nuit a pour moi été une claque : le livre m'a soufflé par son aspect satirique éminemment drôle, voire burlesque, et cruel, dans son traitement des institutions ou des modes, voire des modèles idéologiques de son temps : armée, colonialisme, communisme, capitalisme, SDN, tout y passe. En outre, on peut s'identifier à Bardamu l'antihéros : son dégoût d'un monde hypocrite, d'une humanité impitoyable pour elle-même, traduit un goût de la vérité sans fard, une soif d'idéal qui désespère de trouver sa concrétisation. Derrière la noirceur et la critique, Bardamu est touchant parce qu'en démolissant une société — déjà — mondialisée, bardée de certitudes, il offre la fragilité de ses hésitations, son instabilité. En cela il est humain et nous associe à sa tragédie. Le tout dans une langue incroyable d'innovation.

D'un point de vue strictement littéraire, la suite m'intéresse moyennement : l'écriture de Céline, dans les romans ultérieurs, se caricature elle-même, et ça devient à mes yeux un exercice de style gratuit (il s'agit pour lui d'en mettre plein la vie, en mimant une langue orale qui n'a jamais existé, par une logorrhée de plus en plus illisible). bref, ça finit par me fatiguer.

Et tu me feras observer à juste titre, que je n'ai pas abordé le problème de l'iédologie de Célire. Et c'est évidemment là que le bât blesse. Ce qui sauve le Voyage au bout de la nuit, c'est qu'il n'exprime pas encore (du moins pas franchement) l'engagement politique de Céline, alors que cet engagement se fera de plus en plus manifeste par la suite, jusqu'à aboutir aux textes igonminieux de la collaboration, aux pamphlets antisémites. L'auteur Céline est manifestement un type ignoble : non seulement par le soutien apporté à une action politique pro-nazie et à la diffusion d'idées racistes et antisémites qu'il trouve à son goût, mais encore par sa lâcheté personnelle : jamais il n'assumera même sa participation à la collaboration, s'enfuyant en Allemagne avec la bande de Vichy, avant de s'exiler au Danemark, en attendant l'amnistie qui lui permet de rentrer en France, sans jamais exprimer le moindre regret. Il se révèle ainsi un médiocre, qui collabora probablement plus par opportunisme que par adhésion réelle au régime de Vichy. Je ne sais pas ce qui est le pire...

Et quand on lit Le voyage... à la lueur de la biographie ultérieure de son auteur, on ne peut s'empêcher d'y trouver déjà présents, rétrospectivement, des petits bouts de haine : désespéré, Bardamu livre un regard sans concession sur le monde, perçu comme une gigantesque farce dont l'aspect drolatique est un vrai bonheur pour le lecteur. Le problème, c'est la conséquence : on peut trouver dans la dernière partie du roman une forme d'empathie de la part de Bardamu médecin qui, médiocre, entre dans une certaine solidarité avec lesq souffrances d'une humanité dont les faiblesses le touchent finalement ; mais on peut déjà lire, en germe dans le reste du roman, un dégoût susceptible de dégénérer en un nihilisme anti-humaniste pas si éloigné de l'idéologie hitlérienne. La fascination pour le corps humain, morcelé, mutilé, anéanti à la guerre, ou strictement matérialiste à New York (scène étonnante des toilettes publiques américaines : "le communisme de la merde") est très inquiétante, l'humanité se trouvant limitée, définie par le seul corps, sans la moindre attention portée à l'esprit ou à l'émotion.

Bref, je le lis avec précaution, en esseyant de ne pas me laisser aveugler par l'enthousiasme littéraire.

La lecture, processus inscrit dans la durée, me semble plus propice à ce recul, qui favorise l'analyse du plaisir que l'on prend, mais en toute lucidité. Ce que ne me permet pas le plaisir plus immédiat, plus spontané, parce que plus sensuel, ressenti devant un artiste de scène ; et dans ce cas, j'ai besoin de l'aimer en tant que personne. Conséquence logique : je n'irai pas voir un gros salaud sur scène.en colère

Bon, tout cela est trop long, et un peu cuistre, mais on est dans le repaire des trolls et des liches, et c'est pour ça qu'on est là.

... et je n'ai encore rien dit de Lovecraft (j'ai eu l'occasion de m'épancher sur le sujet chez Vonv, sur le TOC)...moqueur

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Tout est dit. content

***

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M'est avis qu'il s'agit d'autre chose ici. On ne boycotte pas un mort, c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de se refuser une oeuvre, mais de refuser de donner de l'argent, de quelque façon que ce soit, à une personne qui nous est insupportable. L'argent a une odeur, celui que je gagne, comme celui que je dépense.

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  • Utilisateur anonyme
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NooB294044
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Je ne dis pas le contraire, mais simplement que le boycott permet de toucher au porte-monnaie (et à la notoriété parfois) de l'artiste. Je ne boycotte pas l'oeuvre d'un artiste mort, non pas que je ne veuille pas le faire, mais il me semble que le mot "boycotter" lui-même est impropre à cet usage. Le boycott vise à nuire à la personne (ou à l'organisation, au pays, etc) que tu boycottes. S'il est mort, dans le cas d'un artiste, il n'y a plus personne à boycotter. Mais tu peux trouver le fait de lire son oeuvre tout aussi insupportable, très clairement.

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NooB294044
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  • NooB294044
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Utilisateur anonyme

Si, bien sûr. Mais autant tu es responsable de ce que tu achètes (et donc, tu peux décider que non, ton argent n'ira pas remplir le compte en banque de tel sale type), autant tu ne peux pas contraindre les autres à adopter ta démarche de boycott, et pour plonger autrui dans l'oubli, il faut une unanimité qui ne se rencontre probablement jamais (même pour les pires, ainsi Hitler est très lu en Inde). Il y a d'ailleurs un paradoxe, pour boycotter "en masse" l'oeuvre d'une personne, par définition il faut en parler massivement, et donc l'éloigner plus sûrement de l'oubli.

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  • Senrad
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NooB294044

Et inversement, plonger une œuvre dans l'oubli n'est pas très prudent. On peut décider (théoriquement) de faire disparaître Mein Kampf de la mémoire des hommes, eu égard aux crimes commis en son nom et à l'incitation à la haine que ce texte représente. Mais n'est-ce pas précisément la démarche mise en œuvre par le nazisme lors des autodafés des années 30? Bien évidemment, je schématise un brin, car en fait, je ne veux pas confondre des ouvrages de littérature (éminemment honorables, bons ou mauvais) et un pamphlet politique nauséabond sans visée artistique aucune.

Ne vaut-il pas mieux admettre l'existence des œuvres du passé, pour mieux les combattre si nécessaire, plutôt que les balayer sous le tapis? Brûler des livres, voilà qui ne me plaît guère.

C'est l'occasion de relire Farenheit 451 de Ray Bradbury et de revoir le film adapté par Truffaut, tiens!clin d'oeil

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D'accord avec Jay et en grande partie avec Senrad qui en a écrit beaucoup, je l'en remercie pour le temps consacré. J'ajouterais que si on ne peut pas détacher l'auteur de son oeuvre, il faut à mon avis détacher l'auteur de la personne, l'auteur génial Céline de la personne abjecte Céline, pour appréhender l'oeuvre de manière critique. Pour Céline, l'affaire se complique avec les pamphlets qui lient l'auteur et la personne et qui sont davantage politiques que littéraires, mais généralement on ne les lit pas du tout. Sinon, on ne lit plus Shakespeare ni Oscar Wilde, on ne regarde plus les peintures de la chapelle sixtine et on arrête de lire des livres écrits par des hommes car ils sont une extension du patriarcat !...

Quant à Bertrand Cantat, ne pas aller le voir en concert est un choix personnel, l'empêcher de se représenter est une tout autre chose avec laquelle je ne suis pas d'accord et qui relève selon moi du bashing, de la même manière que je suis pour qu'on lise et qu'on étudie Céline (et ses paradoxes et son antisémitisme et ses actes de collaboration), pas forcément au lycée, cela me paraît tôt, mais plutôt en études supérieures avec un esprit plus matûre et plus aiguisé. Quand la justice tranche et que la peine est subie, j'estime que ne connaissant pas les tenants et aboutissants exacts des événements ni la personne, je n'ai rien à ajouter, je ne suis pas de la famille de la victime.

De la même manière, je pense qu'il est très important que des détenus puissent produire des oeuvres et être lus. Ils restent des êtres humains et ce besoin de produire une oeuvre, même une biographie, est tout aussi humain. Leurs oeuvres ont autant d'intérêt que n'importe quelle autre. Le pire des salauds peut produire une très belle oeuvre, Céline l'a démontré avec le Voyage, et pour rien au monde je m'en priverais, d'autant que le pire des salauds, je ne le connais pas personnellement, je ne suis pas en position de juger, je suis né autant dire un siècle après lui, et justement l'oeuvre sert d'intermédiaire, de tampon, je ne cautionne pas la personne, mais je n'ai pas à l'aimer ou non et néanmoins je reconnais l'auteur. Je peux juger l'oeuvre en revanche. Ne pas la lire, c'est ne pas être en position de juger, ni l'oeuvre ni l'auteur, c'est se contenter de juger uniquement la personne et se priver en conséquence. Je ne pense pas qu'il faille se priver de belles oeuvres uniquement à cause de la personne qui les a produites, c'est encore paradoxalement lui donner trop d'importance, non ?

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  • Utilisateur anonyme
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Ismaren
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  • Ismaren
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Tout à fait d'accord avec vous deux, Senrad et Ismaren.

De plus, il me semble que se jouent ici aussi des phénomènes faux et voilés, pour ne pas dire inconscients, qui peuvent affecter le jugement d'une personne. Non seulement concernant ce que j'appellerais le (faux donc) sentiment de complicité, qui peut nous prendre quand nous lisons l'oeuvre d'un affreux, ou une oeuvre affreuse, et je trouve que la force de l'oeuvre de Nabokov se trouve aussi dans l'exhibition de ce phénomène qui est extrêmement trouble, mais aussi un fantasme de puissance surnaturelle qui rendrait possible cet oubli, qui agirait comme une magie liant la mémoire et le passé : oublier, dans le désir hubristique d'effacer le passé. Mais un passé ne peut pas être effacé, il a été, et rien ne pourra jamais changer cela.